Policiers brûlés à Viry-Châtillon: jusqu'à 25 ans de prison requis en appel

Publié le
Écrit par Emmanuelle Hunzinger avec AFP

Le ministère public a requis des peines de 12 à 25 ans de réclusion criminelle et un acquittement contre les 13 accusés jugés en appel pour avoir grièvement blessé en 2016 quatre policiers à Viry-Châtillon en Essonne. En première instance, le parquet avait demandé de 20 à 30 ans de prison.

Il s'agit d'un "réquisitoire solide et structuré mais l'échelle de peines demandées est un peu déconcertante et semble, pour certains accusés, en décalage avec leur dangerosité et la gravité des faits", a déclaré Thibault de Montbrial, l'avocat d'une policière prise pour cible réagissant aux réquisitions du parquet annoncées hier en fin d'après-midi.

Sarah Mauger-Poliak, avocate de l'un des accusés, a pour sa part dénoncé "des réquisitions qui illustrent, selon moi, l'absence totale d'indépendance du parquet et qui rappellent combien ce dossier est politique".

"La vie de nos collègues est foutue. Physiquement et psychologiquement, ils sont atteints", a déploré Claude Carillo, secrétaire départemental du syndicat Alliance, dans une interview du Parisien. "Les peines sont très différenciées alors qu’ils ont tous agi en commando. Ils n’ont pas exprimé de regrets et au regard de la barbarie des faits commis, ces sanctions demandées nous apparaissent trop basses. C’est un très mauvais message envoyé aux agresseurs de policiers", a t-il dénoncé.

Depuis le 2 mars, les 13 accusés sont rejugés par la cour d'assises des mineurs de Paris. Les audiences se tiennent une nouvelle fois à huis clos, certains accusés étaient mineurs à l’époque des faits.

En première instance en décembre 2019, huit jeunes avaient été condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle, reconnus coupables de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique. Cinq autres avaient été acquittés. Le parquet général de Paris avait fait appel de ce verdict à l'issue du procès. 

Rappel des faits

Le 8 octobre 2016, deux voitures de police stationnées à proximité de la Grande Borne, l'une des cités les plus sensibles d'Île-de-France, avaient été prises d'assaut par un groupe de jeunes cagoulés et munis de 13 cocktails Molotov. Ils avaient incendié les véhicules de police.

Deux policiers en étaient ressortis gravement brûlés, deux autres plus légèrement. L'agression avait eu un immense retentissement et avait déclenché une fronde inédite dans la police. Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur, avait dénoncé "un acte de guerre", "une attaque barbare, sauvage, qui était destinée à tuer".

Les plaidoiries de la défense débutent aujourd’hui mercredi. Le verdict est attendu vendredi ou samedi prochains.

 

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