Hausse du coût de l'énergie : ils refusent de se chauffer collectivement pour une consommation plus raisonnée, le pari de co-propriétaires en Seine-et-Marne

Pour pallier l'augmentation en flèche du prix du gaz, des co-propriétaires d'un immeuble à Avon ont fait le choix de ne plus être reliés au chauffage collectif. Une solution pour éviter que leurs charges n'augmentent de trop.

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Fini le chauffage collectif, désormais chacun gère sa consommation. Depuis quelques mois, un petit groupe de co-propriétaires a fait le choix de retirer leur immeuble de la chaufferie collective, pour ne pas voir leurs factures de gaz exploser. "Peut-être qu'on nous prend pour des fous, mais quand les gens vont voir leur facture, ils vont sauter au plafond !", explique Simon Bricaud, l'un des habitants de l'immeuble.

Pour les co-propriétaires de ces six appartements situés dans la commune d'Avon en Seine-et-Marne, le déclic s'est fait à l'annonce, en octobre dernier, de l'augmentation de leurs charges. Avec une facture qui s'élève déjà à près de 900 euros par trimestre, une décision rapide s'imposait. "Nous avions déjà eu l'idée de sortir de la chaufferie avant la crise, mais quand on nous a annoncé que les charges allaient doubler, on s'est dit que ce n'était pas acceptable".

"Avec le chauffage collectif [...] nous n'avions aucun contrôle sur le thermostat"

Simon et sa famille se chauffent désormais avec des radiateurs électriques, installés dans les chambres et le salon, et qu'ils n'allument que lorsqu'ils sont chez eux. Le reste de l'appartement, lui, n'est plus chauffé, ce qui contraste beaucoup avec les années précédentes : "Quand on se chauffait avec le chauffage collectif, on était surchauffé, on ne faisait même pas attention à la température", explique le père de famille au micro de France 3, "nous n'avions aucun contrôle sur le thermostat".

Avec le chauffage collectif, on était surchauffé [...] nous n'avions aucun contrôle sur le thermostat.

Simon Bricaud

Pour le moment, l'individualisation du chauffage semble être la meilleure solution pour ces co-propriétaires du quartier de la Butte-Montceau, mais elle n'est pas pérenne. "Nous allons essayer de passer l'hiver au chauffage électrique mais pour l'année prochaine, on essaiera d'installer une pompe à chaleur. Plus écologique, et plus économique."

Une consommation mieux contrôlée

Mais la fin du chauffage collectif dans ce quartier d'Avon ne concerne pas que des particuliers. Des commerçants, dont les boutiques sont attenantes à l'immeuble, sont également concernés. C'est le cas de Joëlle Reimen, qui emploie dix salariés dans sa boulangerie.

Pour la commerçante, la fin du chauffage collectif est un bon calcul : " Depuis octobre, je chauffe uniquement avec un réchaud à gaz qui me coûte 80 euros par mois. Avant je payais 500 euros de charges mensuelles pour le chauffage. Si les prix avaient augmenté par trois ou par quatre, ça n'aurait pas été possible de tenir. Là, je peux calculer et gérer ma consommation en ne chauffant que du matin au midi, mais j'ai un manque à gagner pour les cafés et les goûters de l'après-midi."

Mais ce système D met la commerçante en colère contre l'inaction des pouvoirs publics : "J'espère que le gouvernement va faire quelque chose pour les artisans. Si je n'avais pas installé mon réchaud à gaz, et avec les augmentations annoncées, je ne pourrais pas pu continuer à faire mon chiffre d'affaires comme d'habitude. Ce qui veut dire qu'on met des salariés au chômage."

Pour ces habitants qui ont fait le choix de cesser tout chauffage collectif, l'enjeu est désormais à une meilleure isolation. Leur immeuble, construit dans les années 60, est ce qu'on appelle une "passoire thermique", malgré l'installation il y a quelques années de fenêtres à double vitrage.

L'isolation des domiciles est devenue un véritable enjeu de la transition énergétique. Au 1er janvier 2022, 5,2 millions de logements français étaient considérés comme des passoires énergétiques, selon l'Observatoire national de la rénovation énergétique, soit près de 20% du parc de résidences principales.  

Avec FTV

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