Alors que Monique Olivier accuse Michel Fourniret, l'avocat du père d'Estelle Mouzin demande de "nouvelles fouilles"

Entendue vendredi par la juge Sabine Khéris, l’ancienne épouse de Michel Fourniret l’accuse d’avoir tué Estelle Mouzin. 17 ans après la disparition de la fillette, l’étau semble se resserrer autour du tueur en série.

Pourra-t-on un jour « comprendre ce qu'il a pu arriver à Estelle » ? L'avocat du père d'Estelle Mouzin, Me Didier Seban, demande en tout cas que « de nouvelles fouilles puissent avoir lieu », comme il l’a indiqué ce samedi sur franceinfo. Vendredi, les soupçons à l'encontre de Michel Fourniret se sont renforcés dans l'affaire, après une nouvelle audition de son ex-épouse. Monique Olivier a en effet assuré que l'« Ogre des Ardennes » avait selon elle bien tué la fillette, disparue en 2003. Entendue pendant six heures par la juge Sabine Khéris, l’ancienne épouse du tueur en série a même évoqué de possibles « repérages » avant l'enlèvement. « Elle n'a pas dit de but en blanc que Michel Fourniret s'était confié sur le meurtre » mais « elle a déclaré que, pour elle, Michel Fourniret avait bien tué Estelle Mouzin », selon son avocat Me Richard Delgenes. « On a plus avancé aujourd'hui en six heures qu'en dix ans » d'instruction, a ajouté l'avocat.

De possibles « repérages »

Monique Olivier a, lors de son audition, invoqué trois raisons pour incriminer l'« Ogre des Ardennes », selon Me Delgenes : « Estelle Mouzin avait selon elle le profil type des sujets que recherchait Michel Fourniret », déjà condamné pour les meurtres de huit jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 ; l’absence d'alibi, toujours d’après elle ; et enfin l’emploi du temps du tueur en série, Monique Olivier évoquant de possibles « repérages (...) dans les jours ou les semaines ayant précédé la disparition ». Reste à savoir si cela « peut être confirmé » par l'enquête, comme l’a souligné Me Delgenes. Michel Fourniret, mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort, n'est pas passé formellement aux aveux mais a tenu des propos ambigus face à la juge. « Il est fort possible même très probable que j'ai été l'auteur de cette disparition mais je ne sais pas quoi vous dire », a-t-il entre autres déclaré, assurant que rien ne faisait « tilt » dans sa tête lorsqu'on le confronte à une photo de la fillette. Le tueur en série, âgé de 77 ans, assure souffrir de pertes de la mémoire.