Plusieurs jeunes, certains mineurs, accueillis dans un foyer géré par l'Armée du Salut en Seine-et-Marne se sont plaints de violences physiques et de comportements inadaptés d'éducateurs, entraînant des "vérifications" du parquet de Meaux.
Le Domaine de Morfondé, à Villeparisis (Seine-et-Marne), où auraient eu lieu ces violences, accueille 67 jeunes en difficulté en internat et 12 autres à la journée, qui y sont envoyés par l'Aide sociale à l'enfance ou un juge.
Suite aux soupçons de "dysfonctionnements" et de "potentielles maltraitances", l'Armée du Salut "a pris des mesures conservatoires en mettant à pied quatre salariés de manière à ce qu'ils ne soient plus en contact avec les enfants et les autres salariés", a déclaré un porte-parole.
Selon le conseil général de Seine-et-Marne, l'inspection des lieux et le recueil de témoignages ont "mis en évidence de graves dysfonctionnements constituant une situation de danger ou de risque pour les enfants confiés, mais aussi pour certains professionnels. Dans ce contexte, le département a immédiatement organisé la réorientation de plusieurs jeunes pour garantir leur sécurité".
Plus précisément, les soupçons portent sur "un certain nombre de comportements qui relèveraient de souffrances psychologiques et éventuellement de violences physiques mais qui restent des violences légères", a précisé une source judiciaire, qui a ajouté qu'on ne pouvait à ce stade pas parler de "maltraitance". Il n'aurait pas été fait état d'agressions à caractère sexuel, selon cette source.
Un premier contrôle de l'établissement en avril avait mis la puce à l'oreille du conseil général, qui a procédé mi-mai à une deuxième visite, "surprise" celle-là, au domaine. "Des enfants et des adultes ont parlé sous le sceau de la confidence" et ont alors fait état de "peur et de terreur", a-t-on rapporté de source proche de l'affaire.
Selon le site internet de l'Armée du Salut, la pédagogie dispensée au domaine de Morfondé "vise l'apprentissage de la vie en société", la stabilisation des "troubles du comportement des jeunes" et "l'émergence d'un projet professionnel (...) dans un cadre adapté, grâce à un soutien chaleureux mais structuré".