Si les soignants sont prioritaires depuis février, un tiers d’entre eux ne sont toujours pas vaccinés. D’après une étude de santé publique France, près de 27 000 patients ont attrapé la Covid à l’hôpital depuis le début de l’épidémie.
A l’hôpital de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), plus de la moitié des membres du personnel sont déjà vaccinés. Au début de la pandémie, les chefs de service et les cadres de santé se sont fortement impliqués. "Il a fallu convaincre, raconte Jean-Baptiste Akodjenou, cadre de santé des urgences. Il a fallu le répéter, notamment à ceux qui étaient réticents, à ceux qui ne voulaient pas."
Au sein de l’établissement, la vaccination du personnel est désormais facilitée au maximum. "Si un soignant se présente et dit qu’il voudrait être vacciné, on est en capacité, affirme ainsi Sylvie Nevers Lallemand, coordinatrice soignante du centre de vaccination. Il n’y a même pas besoin de prendre rendez-vous. On le prend tout de suite."
Il existe des contaminations intra-hospitalières qu’on ne peut pas ignorer
Pour ce qui est des réfractaires, faut-il rendre cette vaccination obligatoire ? Patricia Demas, sénatrice LR des Alpes-Maritimes, préparer un projet de loi dans ce sens.
"Protéger les soignants eux-mêmes" et "protéger les patients du risque de contamination"
"La vaccination du personnel soignant permettra aussi de réduire le risque de contamination entre soignants, défend Patricia Demas. Donc de protéger les soignants eux-mêmes. Et aussi de protéger les patients du risque de contamination par les soignants."
On ne peut pas obliger les gens, même les soignants
A Montfermeil, les avis sont partagés. "Il existe des contaminations intra-hospitalières qu’on ne peut pas ignorer, c’est clair, souligne Fathia Hachene, infectiologue. C’est vrai qu’il est important que, dans ce cadre-là, les soignants soient en première ligne pour être vaccinés et éviter ce type de transmission."
Certains évoquent, dans le même sens, ces vaccins qui sont déjà obligatoires, comme ceux contre le tétanos, l’hépatite B et la tuberculose. "Chacun est libre de ses choix, on ne peut pas obliger les gens, même les soignants"¸ affirme au contraire le Dr Hamza Belkacem, anesthésiste. Liberté individuelle, intérêt collectif… Le débat semble encore loin d’être tranché.