Les parents d'élèves, les enseignants et les personnels des établissements scolaires de Seine-Saint-Denis ont manifesté ce vendredi à Villepinte. Ils dénoncent les trop lourdes contraintes qui pèsent sur l'école et les changements réguliers des protocoles sanitaires.
"On en a assez, on est fatigué de ces protocoles qui n'ont aucun sens". Chez les parents d'élèves du lycée Jean Rostand, à Villepinte en Seine-Saint-Denis, la colère monte. Certains d'entre eux étaient réunis ce vendredi matin devant l'établissement afin de dénoncer un protocole sanitaire jugé trop lourd. "Ce protocole est inefficace et inapplicable" déplore Rodrigo Arenas, président de la FCPE 93. Au cœur des préoccupations des parents, se trouve la question des tests en cas de contamination au sein d'une classe bien que le protocole instauré lundi vient d'être assoupli par le gouvernement.
Le protocole alors décidé obligeait les élèves à recommencer un cycle de tests à chaque nouveau cas détecté. Le nouveau protocole n'oblige plus les élèves à recommencer un cycle à chaque nouveau cas. Ils devront en revanche effectuer un autotest à j+2 et j+4.
"La gestion de l'épidémie mobilise du personnel de nos établissements à temps plein"
En plus des problèmes d'organisation liés aux changements de protocole sanitaire, les personnels éducatifs relèvent la nécessité d'impliquer, parfois à temps plein des membres des établissements scolaires pour assurer le suivi et la gestion de l'épidémie. "Il y a une surcharge au niveau du suivi du Covid qui mobilise aujourd'hui 2 à 3 personnes par établissement à temps plein" constate Radouane M'Hamdi, secrétaire départemental pour la Seine-Saint-Denis du Syndicat National des Personnels de Direction de l'Éducation Nationale. Ce travail comprend des enquêtes pour établir la chaîne de transmission, mais également l'information des familles en cas de contamination d'un élève.
Il comprend aussi la mise en place d'une liste de cas contacts ainsi que l'organisation du retour en classe des élèves qui ne sont plus positifs. Cette gestion est assurée par l'équipe de direction, par le secrétariat ou encore les CPE et les infirmières. "Il est aujourd'hui nécessaire que cette cellule Covid fonctionne elle à temps plein au sein des établissements bien que cela implique que les personnels auxquels nous confions cette mission aient moins de temps pour exercer leur fonction habituelle" conclue Radouane M'Hamdi.
Omicron perturbe les écoles de la Seine-Saint-Denis
Sous-effectif, droit de retrait, impossible gestion des cas contacts, peu de capteurs de CO2, pas de masques FFP2 ... Depuis la rentrée scolaire, de nombreux établissements du département se mobilisent pour alerter sur les difficultés accrues par la crise sanitaire.
Hier, des professeurs du lycée Flora-Tristan de Noisy-le-Grand ont déposé un droit de retrait. Ils dénoncent le manque d’agents d’entretien pour respecter le protocole sanitaire. Droit de retrait déposé également au collège Alfred-Sisley, à L’Île-Saint-Denis.
Au collège Delaune de Bobigny, après une semaine de mobilisation des parents d'élèves et des professeurs du collège Auguste Delaune (93), "la direction départementale des services de l'Education Nationale a contraint notre chef d'établissement à appeler les forces de l'ordre afin d'interpeller les professeurs et parents manifestants", dénonce l'équipe éducative dans un communiqué. Une réponse jugée "disproportionnée et choquante", souligne-t-elle.
Le SnUIpp FSU 93, principal syndicat enseignant du 1er degré appelle à une grève nationale le jeudi 13 janvier.
Une note publiée ce vendredi par l'Académie de Créteil, dont dépendent les établissements de Seine-Saint-Denis fait état de 3 485 cas confirmés déclarés d'élèves et 805 cas confirmés déclarés depuis le début de la semaine.