Alors que le groupuscule d'extrême droite a fait l'objet d'une dissolution en 2022, son ancien dirigeant Marc de Cacqueray-Valmenier doit comparaître vendredi à Bobigny pour des violences sur des militants de SOS Racisme, lors d'un meeting en 2021 d'Eric Zemmour.
Il était à la tête des "Zouaves Paris", un groupuscule violent aujourd'hui administrativement dissous par l'Etat. Âgé de 26 ans, Marc de Cacqueray-Valmenier doit comparaître vendredi devant le tribunal de Bobigny pour des violences sur des militants de l'association SOS Racisme lors d'un meeting en 2021 d'Eric Zemmour. Le président du parti d'extrême droite Reconquête était alors candidat à la présidentielle de 2022.
Marc de Cacqueray-Valmenier, déjà condamné à plusieurs reprises pour violence, se trouve sous contrôle judiciaire. S'il a admis sa présence à ce meeting, il affirme n'avoir pas participé aux violences. Un autre homme, âgé de 21 ans, est également jugé pour violence en réunion.
Les faits remontent au 5 décembre 2021. Lors du premier meeting de campagne d'Eric Zemmour à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, douze militants de SOS Racisme étaient montés sur des chaises pour exhiber sur leur tee-shirt chacun une lettre de la phrase "non au racisme", également scandée. Ils avaient alors été agressés à coups de poing, de pied ou de mobilier jeté sur eux par des soutiens du président du parti Reconquête.
"Discours ouvertement raciste" et "symboles de l'idéologie nazie"
L'exploitation des nombreuses images vidéo et le travail des services d'enquête avaient permis d'identifier certains des auteurs présumés. Plusieurs médias avaient identifié Marc de Cacqueray-Valmenier comme l'un des agresseurs au visage dissimulé par un cache-cou remonté jusqu'aux oreilles. Dans un communiqué, SOS Racisme a dit espérer que ce procès serait "l'occasion de comprendre davantage le niveau de connivence qui a pu exister entre les équipes d'Eric Zemmour et le service d'ordre officieux manifestement mis en place par des éléments de l'ultradroite emmenés par Marc de Cacqueray-Valmenier".
Dans la foulée, le gouvernement avait annoncé en janvier 2022 la dissolution des "Zouaves Paris", groupe informel apparu en 2017, accusé d'être à l'origine de nombreux "agissements violents", de "propager un discours ouvertement raciste" et de diffuser "régulièrement des images reprenant les symboles de l'idéologie nazie".
Marc de Cacqueray-Valmenier a notamment été condamné, en janvier 2022 à Paris, à un an de prison ferme aménagée en détention à domicile sous bracelet électronique, pour violence en réunion sans incapacité, lors d'une expédition dans un bar de la mouvance antifasciste à Paris, menée à coups de batte de baseball et de gaz lacrymogène. En février dernier, il a été interpellé à Paris pour participation à un groupement en vue de commettre des dégradations, placé en garde à vue puis remis en liberté. Il avait été interpellé avec plusieurs dizaines d'hommes alors qu'ils sortaient du cimetière de Charonne à Paris, où ils rendaient hommage à l'écrivain d'extrême droite Robert Brasillach, fusillé à la Libération pour collaboration.