L'été dernier, le Prisme était un site d'entraînement pour les Jeux de Paris 2024. Le bâtiment, accessible à tous les publics quel que soit le type de handicap est désormais ouvert à tous les publics.
Héritage des Jeux Paralympiques 2024, le Prisme, pôle de référence inclusif et sportif métropolitain, a été inauguré ce 1er février à Bobigny. Ce centre dédié au handisport s'étend sur plus de 13 000m2. De l'athlétisme aux arts martiaux jusqu'à l'escalade, il accueille tous les amateurs de sport valides ou non.
Sur les terrains de badminton, des jeunes en fauteuil roulant s'affrontent dans des matchs par équipes. "Nous, jeunes en situation de handicap, nous devons montrer que l'on existe et qu'on peut faire du sport en fauteuil !", explique Julien, 36 ans, joueur en situation de handicap venu de région parisienne.
Fenda, atteinte d'une maladie dégénérative des muscules, souhaite faire de la musculation mais les équipements spécialisés manquent dans les salles classiques. Pour elle, le sport est vital. "C'est important de pratiquer pour s'entretenir, au niveau du poids, cela permet de garder des acquis, d'être autonome, d'avoir la force de se transférer sur des sièges", explique la jeune femme.
Suivi médical et pôle de recherche
"C'est un endroit inclusif, pour tous qui favorise le vivre-ensemble et j'espère que cela pourra fleurir partout en France", confie une jeune femme en bord de terrain. Des éducateurs expliquent aux joueurs les différents sports et leurs équipements. "Chaque personne est différente, on adapte notre formation à leurs capacités et à leurs limites. C'est nous qui devons adapter le sport à leurs handicaps.", explique Alexis Guillermain, un animateur en service civique présent ce 1er février.
"L'escalade paraît être un sport fermé à ces publics mais il y a plein d'exercices à faire même près du sol, il faut être imaginatif !", explique Gabriel Campani, un éducateur sportif. Ressentir les effets de la suspension, appréhender la hauteur grâce à des crochets spécifiques : "on ne va pas chercher la technique, ni la performance mais l'important c'est de bouger et ressentir le mur".
Avec un investissement de plus de 55 millions d'euros de la part du département, de la ville de Bobigny, de la région et de l'Etat, le Prisme est présenté comme le seul héritage des jeux paralympiques. Il s'inspire d'un bâtiment modèle à Phoenix dans l'Arizona. "On l'a conçu en pensant à tous les freins des personnes en situation de handicap dans leur pratique du sport mais aussi en pensant à une pratique commune et inclusive avec les valides", explique Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis.
Le site accueille également des associations et a noué des partenariats avec l'UCPA et le groupe SOS Solidarités. L'établissement dispose d'un pôle médical et de recherche avec des salles de repos dédiées aux personnes non-valides. "Quand on accueille des publics en situation de handicap, il faut disposer d'un suivi médical. Le bâtiment a aussi un volet performance avec comme échéance sportive les JO 2030", précise Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
Des efforts sur l'accessibilité
Mais l'accès au Prisme reste compliqué. Pour s'y rendre, les personnes peuvent prendre le tram mais cela reste impossible par métro. "Je suis venu en voiture, mais je n'ai vu de places réservées pour les situations de handicap, je me suis garé sur une place normale mais maintenant je ne peux plus accéder à ma voiture", explique un homme en fauteuil roulant. Son fauteuil ne passe pas entre sa voiture et celles garées à côté. "Je dois attendre que quelqu'un bouge sa voiture ou demander à personne de bien vouloir sortir la mienne.", soupire-t-il.
Liliane Morellec, représentante IDF APF France Handicap abonde : "il y a encore trop peu d'accessibilité pour les personnes en situation de handicap, si on ne met pas tous les moyens pour aller faire du sport, cela reste un beau rêve".
Des séances de badminton-fauteuil et basket-fauteuil encadrées sont organisées dès cette semaine. Le Prisme propose un mois de découverte à un euro la séance.