A 10 kilomètres de Paris, sur la Seine, la commune au passé ouvrier de l'Île-Saint-Denis est en pleine métamorphose. Sur les friches industrielles, sur un tiers de la longueur de l'île, l'un des plus grands éco-quartiers de France va naître.
Il y a encore dix ans, l'île tapie à l'ombre de son grand voisin, Saint-Denis, surplombée par l'A 86, survivait tant bien que mal à son passé industriel, ouvrier et naval.
"La spécificité de cette île, c'est que c'est une île-ville, une île-commune. C'est la commune de l'Île-Saint-Denis, et a toujours fonctionné de manière autonome. Avec une population très liée au fleuve : des mariniers, des blanchisseurs, des scaphandriers", explique Milena Charbit, commissaire de l'exposition "Îles de la Seine", au Pavillon de l'Arsenal.
Les scaphandriers posaient câbles et canalisations au fond du fleuve. Ces hommes ont donné à la ville son surnom : "l'île aux hublots".
Un nouveau visage : celui de la classe moyenne
Aujourd'hui, l'Île-Saint-Denis change de visage. Le monde ouvrier s'efface au profit d'une classe moyenne attirée par les nouvelles offres de transport et de logement. Sur les friches industrielles, sur un tiers de la longueur de l'île, l'un des plus grands éco-quartiers de France va naître.► VOIR. Les îles insolites de la Seine (1) : l'île des Grandes écluses
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Il modifie en profondeur l'identité de l'île, avec 1.000 emplois à la clé et verra le jour dans les années 2020, 20 ans après les premières réflexions urbanistiques. Mieux connectée avec les communes voisines et redécouvrant sa proximité avec la Seine, l'Île-Saint-Denis est à un tournant de sa vie.