Un policier municipal de la ville de Drancy, en Seine-Saint-Denis, comparaît devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des faits de violence sur un homme de 27 ans, commis fin octobre 2015 lors d'une interpellation.
Les faits remontent au 29 octobre 2015. Ce jour là, un homme de 27 ans est interpellé, en état d'ébriété, par une équipe de policiers municipaux de Drancy.
L'interpellation a apparemment été assez mouvementée. Pendant sa garde à vue au commissariat de Bobigny, l'homme se plaint de douleurs. Il affirme qu'un policier lui a introduit une matraque dans l'anus pour le forcer à monter à bord du véhicule de police. A l'hôpital, où l'homme a été conduit, un médecin constate une "plaie" au niveau de l'anus et lui prescrit dix jours d'interruption totale de travail.
Le lendemain, trois fonctionnaires sont placés en garde à vue mais un seul, celui dont l'ADN a été trouvé sur l'arme est finalement poursuivi.
Devant les enquêteurs, ce policier a expliqué que le bâton avait dérapé alors qu'il tentait de maîtriser l'homme qui se débattait.
Le parquet de Bobigny n'a pas retenu la "dimension sexuelle" des faits. Il a renvoyé le policier devant le tribunal correctionnel pour "violences", aggravées par deux circonstances : l'usage d'une arme et sa qualité de dépositaire de l'autorité publique. Mais l'avocat de la victime, Me Joseph Cohen-Sabban, a déja dit qu'il soulèvera la question de l'incompétence du tribunal car à ses yeux, il s'agit manifestement d'un viol qui relève de la cour d'assises.