Pour faire face au trafic de drogue dans les deux tours Jules Vallès à Saint-Ouen, dans le quartier des Boute-en-Train, la mairie, en lien avec le bailleur social, a décidé de ne plus reloger de locataires.
Dans les deux tours HLM posées en bordure du marché aux puces de Saint-Ouen, les portes sont condamnées les unes après les autres. Sur plus de 120 appartements, 41 sont désormais inoccupés. Le maire, William Delannoy (UDI), tente de vider progressivement les tours, évoquant la présence quotidienne de trafic de drogue et les plaintes des habitants.
"Il y a un sentiment d'insécurité et de peur qui vient se mélanger. L'ascenseur est souvent cassé et le courrier n'arrive pas", raconte un habitant sous couvert n'anonymat.
Les dégradations sont nombreuses, plusieurs gardiens et agents d'entretiens ont été agressés, et les facteurs ont exercé leur droit de retrait durant 2 mois. Depuis un an, les locataires ont l'impression d'être laissés à l'abandon.
Il y a un an, contre le veto de l'Etat, la mairie a vendu son parc HLM à une société d'économie mixte, la SEVISO, pour un demi-milliard d'euros. La justice a jugé cette vente illégale mais la bataille judiciaire se poursuit.
Le député de Saint-Ouen (LFI) Éric Coquerel craint ainsi que cet initiative ne cache autre chose : "Que la situation du trafic de drogue rende la vie insupportable pour pleins de gens, c'est indéniable. Pour autant, je ne voudrais pas que cela serve de prétexte par rapport à une opération immobilière à venir."
Ces tours font partie d'un vaste projet de réaménagement du quartier des puces de Saint-Ouen, en pleine gentrification. Mais le projet de la mairie reste pour l'instant assez flou. Elle n'a d'ailleurs pas souhaité s'exprimer sur son projet.