Train des primeurs : 75 wagons au garage, "un convoi de la destruction" d'après les syndicats

Déjà en suspend jusqu’au 1er novembre, le train Perpignan-Rungis verra bientôt une partie de ses wagons stockés dans un centre de triage nîmois. Pour le porte-parole de la CGT cheminots, c’est une volonté de « détruire le fret ».
 

« Nouveau mensonge d’État » s’insurge Thomas Portes, porte-parole de la CGT cheminots sur Twitter. L’annonce du transfert de 75 wagons frigorifiques du train Perpignan-Rungis dans un centre de triage de Nîmes, dans le Gard, a mis le feu aux poudres. Ce « convoi de la destruction », selon les termes du syndicaliste, devrait prendre la route de Perpignan à Nîmes lundi et mercredi prochain.

Ces wagons rejoignent les 12 autres déjà sur place, depuis plusieurs mois en attente de réparation. Le train des primeurs, transportant les fruits et légumes des Pyrénées-Orientales jusqu’au marché d’intérêt national (MIN) de Rungis est vieux de 40 ans. Ses wagons nécessiteraient d’importantes réparations ou leur remplacement. Cette dernière solution, qui coûterait 25 millions d’euros, ne serait pas rentable aux vues des sommes rapportées par le train de fret, soit 8 millions d’euros par an.

La CGT rappelle Elisabeth Borne à ses engagements

Conséquence : la ligne Perpignan-Rungis a été suspendue le 12 juillet dernier, et ce jusqu’au 1er novembre. Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie, avait alors affirmé que le train circulait à vide depuis 3 jours, au lieu de transporter quotidiennement ses 600 tonnes de fruits et légumes habituelles.Lors de la dernière réunion en date concernant l’avenir du train des primeurs, la ministre des transports, Elisabeth Borne, depuis nommée ministre de l’écologie, avait annoncé la reprise de la circulation du train le 1er novembre, durant un an maximum, le temps de trouver une solution de remplacement. Une " nouvelle promesse creuse" pour Laurent Brun, secrétaire général de la CGT des Cheminots. En cas de suppression effective du train des primeurs, 25 000 camions par an devraient prendre la route, un "scandale écologique" pour le collectif de défense du train de fret. De son côté, la SNCF a assuré au Parisien que « les wagons sont envoyés à Nîmes pour une question de stationnement. Ils sont gardés en toute sécurité. Il ne s'agit pas d'un enterrement. » La compagnie affirme qu'ils seront de nouveau à disposition « quand Fret-SNCF en aura besoin ». Et se défend de toute procédure « inhabituelle ».

Les syndicalistes semblent cependant peu convaincus par ces propos et soupçonnent une volonté implicite de supprimer ce train de fret en le démantelant. « Sans wagons, pas de reprise le 1er novembre ! s’exclame Thomas Portes sur Twitter. La volonté est de favoriser le tout camion qui est aujourd’hui la seule politique des transports en France. » Selon le Parisien, la CGT demande à Elisabeth Borne de « veiller au respect des engagements pris lors de la dernière réunion de travail, à savoir faire un audit sur l'état et le coût des réparations concernant les wagons frigorifiques, afin de permettre la reprise du trafic dès la rentrée. »
 
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