Le verdict a été rendu ce jeudi par le tribunal correctionnel de Bobigny. Le militant d'ultradroite avait commis des violences contre des membres de SOS Racisme en marge d'un meeting d'Éric Zemmour en 2021.
"Malgré vos dénégations, les faits (sont) établis", a déclaré le président du tribunal correctionnel de Bobigny Jean-Baptiste Acchiardi au prévenu de 26 ans. Le tribunal appuie sa décision sur son "identification initiale par les services de renseignement" parmi les agresseurs, ainsi que de sa "reconnaissance formelle" par plusieurs victimes.
Marc de Cacqueray-Valmenier, leader du groupuscule d'ultradroite "les Zouaves Paris" a été condamné à 18 mois de prison. Neuf mois ferme, aménageable en détention à domicile sous bracelet électronique et neuf avec sursis probatoire pendant deux ans. La condamnation comprend également le versement à l'association SOS Racisme d'1 euro à titre symbolique au titre d'atteinte à l'honneur.
Des militants de SOS Racisme agressés
Le 5 décembre 2021, lors du premier meeting de campagne d'Éric Zemmour à Villepinte en Seine-Saint-Denis, douze militants de SOS Racisme étaient montés sur des chaises pour exhiber sur leur tee-shirt chacun une lettre de la phrase "non au racisme", également scandée. Ils avaient alors été agressés à coups de poing, de pied ou de mobilier jeté sur eux par des soutiens du président du parti Reconquête !.
Dans la foulée, le gouvernement avait annoncé en janvier 2022 la dissolution des "Zouaves Paris", groupe informel d'ultradroite apparu en 2017.
Le groupe était accusé d'être à l'origine de nombreux "agissements violents", de "propager un discours ouvertement raciste" et de diffuser "régulièrement des images reprenant les symboles de l'idéologie nazie". Le tribunal a estimé que le "mobile politique des violences" était corroboré par de nombreux éléments. Il a par aussi retenu que le "groupe de fait" (les Zouaves) avait agi comme "une sorte de service d'ordre officieux".