La plupart des chauffeurs de taxis en colère contre UberPOP ont repris le travail, ce vendredi 26 juin, à l'appel de plusieurs organisations professionnelles, mais des centaines d'entre eux restent néanmoins mobilisés, à Paris, Marseille et Lille, décidés à "maintenir le mouvement".
Reçus par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve jeudi soir, 25 juin, les chauffeurs de taxis ont levé le blocage des gares et aéroports parisiens, mais plus d'une centaine d'entre eux stationnaient toujours vendredi matin porte Maillot, à proximité d'un important dispositif policier.
"La détermination reste la même. Bernard Cazeneuve a écouté nos revendications et fait des propositions mais c'est de la poudre aux yeux. Nous, ce qu'on veut, c'est l'éradication des VTC", disait sur place Ibrahima Sylla, président de l'association Taxis de France.
Conscients du fait que les accrochages nuisent à l'image des taxis, Ibrahima Sylla a demandé à des chauffeurs de transporter les clients depuis Roissy
et d'Orly "en totale gratuité". Il précise: "On nous a fait passer pour des voyous, alors on veut montrer qu'on a quelque chose dans le cerveau".
Le président de la Chambre syndicale des artisans du taxi Christian Delomel a lui appelé à la "levée du blocus" et à la reprise du travail, tout en soulignant que "le gouvernement ne donne pas des bons signes". L'Union nationale des industries du taxi (UNIT), qui regroupe de nombreuses organisations professionnelles, a aussi appelé à reprendre le travail, estimant avoir "obtenu des gages suffisants".
Environ 130 taxis stationnent toujours à l'aéroport parisien d'Orly, dont une dizaine bloquent la zone d'attente devant l'aéroport, sans troubler l'ordre public, selon la préfecture du Val-de-Marne.
Une fermeture de l'application ne peut cependant résulter que d'une décision de justice, a reconnu Bernard Cazeneuve, qui doit rencontrer de nouveau les taxis le 3 juillet. Uber est engagé dans un bras de fer judiciaire pour imposer son service à prix cassés.