Les 20 et 27 juin prochains, les habitants du Val-d'Oise seront appelés aux urnes afin de renouveler le conseil départemental. Un débat entre les candidats a lieu sur France 3 Paris Île-de-France ce mercredi 16 juin.
Département le moins peuplé d’Île-de-France, le Val-d’Oise élira les 20 et 27 juin prochains le président du conseil départemental. Au total, 108 binômes se présentent à ce scrutin, répartis parmi les 21 cantons du département les places au conseil départemental pour les 21 cantons du département. En tout, le conseil départemental valdoisien compte 42 sièges. L’actuelle présidente du département est Marie-Christine Cavechi (LR), maire-adjointe de Franconville. Elle a remplacé en 2017 Arnaud Bazin, autre élu LR qui avait du démissionner du poste suite à sa nomination en tant que sénateur. Il dirigeait le département depuis 2011.
REPLAY. Regardez le grand débat entre les candidats avant le 1er tour.
Un débat entre les différents chefs de file était organisé sur France 3 Paris Ile-de-France le mercredi 16 juin. Durant celui-ci, les quatre candidats ont défendu leurs positions respectives concernant les projets d'urbanisation du Triangle de Gonesse et les projets pour la jeunesse valdoisienne.
L'urbanisation du Triangle de Gonesse
Le triangle de Gonesse est une surface de 750 hectares dont 400 hectares de terre agricoles que le gouvernement souhaite urbaniser. Plusieurs chantiers sont à l'étude dont la mise en place de la ligne 17 du Grand Paris Express ou encore l'extension du marché de Rungis.
L'élue LREM Catherine Dragin, candidate dans le canton d'Ermont estime que ce projet montre " l'intérêt de la majorité présidentielle pour des territoires qui sont délaissés et la capacité de cette majorité à concilier l'urgence écologique et l'urgence sociale dans des territoires où le taux de chômage avoisine les 25% . ". La conseillère municipale à Eaubonne insiste sur le fait que cette urbanisation permet de "désenclaver le territoire ainsi que de développer l'activité économique de celui-ci".
François Delcombre, candidat EELV dans le canton de Montmorency, déplore que le gouvernement souhaite urbaniser des terres agricoles qui sont "parmi les plus fertiles d'Europe". Il estime que cette urbanisation participera à sacrifier des projets d'avenir pour le département. Enfin, il regrette que "la création d'emplois dans un secteur comme les 5 000 nouveaux emplois que prévoit l'Etat pour le Triangle de Gonesse implique toujours des pertes d'emploi dans d'autres secteurs". En outre, l'élu EELV a précisé que "l'urgence sociale ne devait pas nous faire négliger l'urgence écologique qui est de plus en plus pressante."
Luc Strehaiano, également candidat dans le canton de Montmorency pour Les Républicains et soutien de la présidente du département Marie-Christine Cavecchi, insiste sur l'importance de ce projet sur le plan social. "Le Val-d'Oise est le département qui abrite la population la plus jeune de France or le taux de chômage chez ces jeunes et de 31 %, contre 20 % pour l'Île-de-France " a-t-il précisé. Il a salué le projet en ce qu'il a selon un fort potentiel en terme de création d'emplois pour les jeunes populations. Enfin, l'élu LR a salué le bilan de la présidente sortante en terme de protection des espaces agricoles en soulignant que le département a protégé plus de 16 000 hectares sur le Grand-Roissy.
L'élu socialiste, Nicolas Bougeard, candidat dans le canton Argenteuil 3, a annoncé qu'il enclencherait, en cas d'élection "une réflexion sur des projets en vue du développement social et humain du Triangle de Gonesse". Il a également annoncé qu'il serait particulièrement exigeant quant à la qualité environnementale de chaque projet afin de ne "rien laisser passer d'irrespectueux et d'irrespectable" a-t-il précisé.
Quels projets pour la jeunesse valdoisienne
Le Val-d'Oise fait partie des départements dont la population est la plus jeune en Île-de-France. 41% de sa population a moins de 20 ans. On y dénombre pas moins de 47 000 étudiants accueillis dans près de 100 établissements d'enseignement supérieur.
Concernant la question des nombreux investissements du département à l'endroit des collèges, Nicolas Bougeard estime qu'il y a "une véritable urgence concernant l'accueil et les lycées, le département est "très en dessous des besoins réels ". Le chef de l'opposition au conseil municipal d'Argenteuil est opposé à la construction de collèges comptant plus de 800 élèves dans des villes comme Villiers-le-Bel. Il demande pour la construction des collèges un "plan d'investissement réel" ainsi qu'une diminution du nombre d'élèves dans de nombreux collèges du département.
Luc Strehaiano a annoncé que le département avait prévu lors du prochain mandat une enveloppe de 100 millions d'euros déstinée de cinq nouveaux collèges dans le département. Cette enveloppe fait partie d'un programme que le représentant de la majorité départementale appelle "le plan Marshall des collèges".
Sur la question de l'accompagnement social de la jeunesse, François Delcombre s'est dit favorable à ce que "tout le monde y compris les jeunes puissent bénéficier d'un revenu minimum dont la jeunesse aurait particulièrement besoin en cette sortie de crise sanitaire."
Catherine Dragin s'est dite favorable à l'installation de dispositifs de vidéoprotection dans les collèges du département ainsi que la mise à disposition de médiateurs scolaires mobilisables par les chefs d'établissements. Concernant l'accompagnement social, la représentante de la majorité présidentielle a défendu le programme "un jeune, une solution" du gouvernement en ce qu'elle "aide les jeunes qui arrivent sur le marché ainsi que les alternants."
Un département d’abord de centre-droit
De sa création en 1968 jusqu’au milieu des années 1990, le Val-d'Oise a été gouverné par des hommes politiques de centre-droit. Ainsi, parmi les trois premiers présidents du 95 furent respectivement membres de l’UDF, ce fut le cas d’Adolphe Chauvin, premier président du Val-d'Oise de 1968 à 1976 puis de Jean-Phillipe Lachenaud entre 1989 et 1997. Entre ces deux périodes, le département fut gouverné par Pierre Salvi, membre du Centre démocrate entre 1976 et 1989.
… qui bascule ensuite à droite
Depuis 24 ans, le département a connu principalement des gouvernements de droite. Ainsi, le député UMP du département François Scellier a fait basculer le département à droite en 1997 pour en rester à la tête jusqu’en 2008. Le court mandat de Didier Arnal (PS) entre 2008 et 2011 fait exception à cette hégémonie de la droite sur les deux dernières décennies. Actuellement, la majorité composée des Républicains et de l’UDI occupe 32 des 42 sièges au Conseil départemental. L’opposition est constituée par les élus socialistes et apparentés. Lors des dernières élections en 2015, Arnaud Bazin avait été candidat sous l’étiquette Divers Droites.
Les socialistes veulent garder la main à Argenteuil
Dans la quatrième ville la plus peuplée de la région, trois sièges sont à prendre au conseil départemental du Val-D’oise. Sur les trois cantons qui divisent la ville de 110 000 habitants, deux ont été remportées par les socialistes lors des élections départementales de 2015.
Un avantage que le PS entend bien conserver. Ainsi, pour Argenteuil 2, Nadia Metref se présente à sa propre succession avec l’élu EELV, Pascal Bertolini. Dans le troisième canton, le binôme composé de Nessrine Menhaouara et Nicolas Bougeard sera candidat à sa propre réélection.
Cergy et Pontoise : Des cantons à enjeux pour la droite
Si les socialistes espèrent conserver la majorité des sièges sur les trois cantons d’Argenteuil. Les villes de Cergy et de Pontoise représentent, elles un enjeu majeur pour la droite. Ce sont deux binômes de droite qui représentent depuis 2015 les cantons de Cergy. Virginie Tinland pour Cergy 1 et Alexandre Pueyo vont tous deux tenter de rallier un second mandat.
L’une sera candidate pour Les Républicains et l’autre représentera la liste de Valérie Pécresse, Soyons Libres. A Pontoise, également, la droite aura un siège important à conserver. Actuellement représentés au conseil départemental par le bînome composé de Gérard Seimbille et Sophoe Borgeon, Les Républicains tenteront de conserver leur place avec cette foi-ci, la candidature conjointe de Anne Fromenteil et Paul Dubray.
Marie-Christine Cavecchi, candidate pour un second mandat en tant que présidente
L’élue LR Marie-Christine Cavecchi qui préside le département depuis octobre 2017 sera candidate à sa propre réélection à la tête de la majorité départementale. Elle sera candidate dans le canton de Franconville, ville dont elle est maire-adjointe. Son binôme sera le maire LR de Cormeilles-en-Parisis, Yannick Bodëac. En cas de réélection, la présidente sortante entend poursuivre les projets du département relatifs aux transports comme la finalisation d’un projet de bus entre Bezons et la gare de Cormeilles en Parisis.
Le sport est aussi un élément majeur de son programme à travers le financement de la rénovation de plusieurs équipements sportifs en vue des Jeux Olympiques 2024. Enfin, la présidente du Val-d'Oise entend, en cas de réélection, poursuivre la transition écologique du 95. À travers la poursuite du financement de nombreux parcs et l’intensification des circuits courts, de la consommation locale et bio dans les cantines des collèges.
Les participants au débat du 16 juin sur France 3 Paris Île-de-France
Dans le cadre de ces élections départementales, un débat entre les différents chefs de file est organisé sur France 3 Paris Île-de-France le mercedi 16 juin.
Les participants sont :
Luc Strehaiano (LR), Vice-président du Conseil départemental 95, Président du SDIS 95, Maire de Soisy-sous-Montmorency - Canton de Montmorency
Nicolas Bougeard (PS), Conseiller départemental du canton d’Argenteuil 3, Chef de l'opposition au Conseil municipal d'Argenteuil
Catherine Dragin (LREM), Conseillère municipale d'Eaubonne, Candidate dans le canton d'Ermont
François Delcombre (EELV), Conseiller municipal de Soisy-sous-Montmorency, Canton de Montmorency