Le phénomène inquiète certains apiculteurs. Avec des centaines de ruches, impossible de les surveiller toutes. Ces professionnels investissent pour sécuriser leurs ruchers.
À peine installé, Alexandre Valgres, un apiculteur situé dans le Vexin, a été victime d'un vol de ruches. "Un jour, sur un terrain que la mairie d'Ecquevilly (Yvelines) me prêtait, on m'a volé 8 colonies soit 10% de mes ruches rien que cette année. Ce n'était pas à une grosse échelle mais quand-même problématique", se remémore-t-il.
Ce jeune apiculteur a monté son activité il y a 6 ans et avait prévu ce risque en installant des caméras de chasses. Malheureusement pour lui, elles n'ont pas fonctionné ce jour. "Le week-end dernier, des collègues ont lancé une commande groupée de traceurs GPS placés dans les ruches. Aujourd'hui, on ne peut pas faire l'impasse de ce type de matériel", affirme-t-il.
Avec 800 ruches au total dans "Les ruchers d'Alexandre", la somme pourrait se chiffrer à des milliers d'euros. Il faut en effet compter environ 700 euros pour 10 traceurs et 250 euros d'abonnement.
Les voleurs sont souvent apiculteurs
La technologie peut aider les apiculteurs pour dissuader les vols sans pour autant les généraliser à toutes les ruches. "Les apiculteurs nous le disent, ce qu'ils veulent, c'est que tout le monde s'équipe et que cela se sache. À partir du moment où cela se sait, les gens seront beaucoup plus frileux parce qu'il y a un risque d'aller piquer la ruche qui est piégée, même s'il y en a que 5 sur 10 qui sont équipés", détaille Ludovic Lesieur, fondateur de l'entreprise Capturs.
Alexandre Valgres installe des pièges photos pour tenter d'identifier les voleurs. "On essaie aussi d'installer des nouveaux ruchers sécurisés avec de quoi fermer comme un portail, des cadenas. Et l'on essaie de choisir des emplacements avec des maisons devant ou des endroits reculés où l'on ne penserait pas trouver des ruches", poursuit-il.
Mais qui sont les voleurs de ruches ? Tout porte à croire que ce sont des apiculteurs professionnels ou amateurs. "En France comme on fait moins de miel, l'offre française est inférieure à la demande donc cela crée des convoitises. On se rend compte que le prix augmente et que c'est facile de faire de l'argent avec quelques colonies en plus", explique cet apiculteur du Val d'Oise.
Ce dernier rappelle d'ailleurs que le vol d'une ruche représente non seulement une perte financière directe mais aussi une perte de la récolte de miel future.