"Il s'est vu mourir" : quatre hommes devant la justice pour le lynchage d'un policier dans le Val-d'Oise

À partir de ce lundi, quatre hommes soupçonnés d'avoir agressé un policier hors service dans les transports en commun en 2021 sont jugés aux assises. Un procès à huis clos.

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La victime, un policier hors service, a cru y laisser sa vie. À partir de lundi à Pontoise, ses agresseurs présumés, dont un mineur au moment des faits, sont jugés aux assises, plus de trois ans après la violente agression dans les transports en commun. Ils comparaissent devant la cour d'assises des mineurs, qui juge à huis clos, du fait de la minorité en 2021 de l'accusé principal. Aujourd'hui âgé de 20 ans, il est accusé d'avoir porté 18 coups de poing, de pied, gifles au visage et au corps d'un policier hors service, dans une scène d'une "exceptionnelle intensité de violence", écrit la juge d'instruction dans son ordonnance de renvoi.

Ce mardi 2 novembre 2021, le policier de 26 ans, en poste à la Brigade des réseaux franciliens (BRF) et l'un de ses collègues prennent la ligne H du Transilien Gare du Nord, à Paris, pour regagner leurs domiciles respectifs dans le Val-d'Oise. Ils discutent, remarquent au loin un groupe de quatre jeunes hommes qui chahutent dans la rame. Eux aussi ont pris le dernier train pour Persan à Paris. Le mineur du groupe, 17 ans à l'époque, est fortement alcoolisé, comme ses comparses. Il s'en prend physiquement à un passager, accusé d'avoir volé son téléphone.

Une fois le collègue de la victime sorti du train, le groupe s'approche du policier en civil, l'encadre. L'un des jeunes, 23 ans ce jour-là, s'assoit en face de lui. Son visage est dissimulé. De manière concomitante, le mineur, se met à frapper la victime, dans un déchaînement de violences. Il est tabassé pendant six longues minutes. Le policier appelle à l'aide, décline sa fonction de policier et montre son passe Navigo siglé "police nationale". Les violences continuent. L'agresseur de 23 ans lui assène un coup de poing. Un troisième l'empêche de quitter le train.

"Encore traumatisé"

Le principal agresseur passe son bras autour du cou du policier et l'amène au sol. Pendant plus d'une minute, il est étranglé. Il ne respire plus, des râles s'échappent, il est au bord de l'évanouissement. D'après l'enquête, c'est l'intervention d'un passager, après avoir entendu les appels à l'aide, qui a mis fin à l'étranglement, qui aurait pu être létal passé les trois minutes. Durant l'enquête, le policier a indiqué ne pas avoir sorti son arme administrative, qu'il portait sur lui, par peur de faire des victimes collatérales ou d'être poursuivi.

Après ce lynchage, la bande poursuit son périple délinquant dans le Val-d'Oise : racket d'une jeune femme, vol d'un vélo et tentative de cambriolage pour laquelle ils seront interpellés. L'enquête n'a pas permis d'établir "avec certitude" que les agresseurs avaient ciblé le policier en connaissant sa fonction avant l'agression. Mais comme il a décliné son identité pendant l'agression, ils comparaîtront entre autres pour tentative de meurtre d'une personne dépositaire de l'autorité publique. Un quatrième membre du groupe, âgé de 28 ans et sous tutelle, sera jugé pour non-assistance à personne en danger.

L'avocate du principal accusé n'a pas souhaité réagir en amont du procès. La victime s'est vue prescrire dix jours d'ITT après l'agression, liés à un traumatisme crânien, une fracture du nez et de multiples contusions. Surtout, les séquelles psychologiques sont encore vives. Dans un état de stress post-traumatique, il vit depuis dans l'anxiété et a changé de région.  "Mon client est déterminé à obtenir justice et il espère qu'elle sera à la hauteur de l'enfer qu'il a subi", a réagi auprès de l'AFP Me Louis Cailliez. "Il attend énormément de ce procès. Le temps des responsabilités est venu. Il s'est vu mourir, a échappé in extremis à la mort, et est encore traumatisé", a poursuivi le conseil de la victime.

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