Une importante communauté juive réside à Sarcelles, dans le Val-d'Oise. Une communauté inquiète de voir le conflit s'exporter dans la ville, cinq jours après l'agression du Hamas envers Israël.
"Il y a eu des craintes mais nous n'avons pas eu de signalement d'actes antisémites", a confié Patrick Haddad, maire (PS) de Sarcelles au micro de franceinfo.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas samedi, la sécurité aux abords des lieux de culte et des écoles juives a été renforcée partout en France. Et la ville de Sarcelles, où "il y a une importante communauté juive" selon les mots du maire, ne fait pas exception.
"Rassurer psychologiquement les parents d'élèves"
Patrick Haddad a expliqué que la présence policière s'était également accrue dans sa commune. "Cela permet de rassurer psychologiquement les parents d'élèves et la communauté juive qui est légitimement inquiète", a expliqué le maire de Sarcelles.
Une sécurité souhaitée notamment par le ministre de l'Education, Gabriel Attal, en visite ce mercredi matin dans l'école privée juive Ozar Atorah, située dans cette commune du Val-d'Oise. En présence du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, il a expliqué que des alertes avaient été émises et que des élèves de confessions juives avaient "pu faire l'objet d'agression dans leur établissement. […] De ce point de vue là, nous serons totalement intraitables, nous ne laisserons rien passer", a-t-il martelé.
Gabriel Attal a ajouté avoir demandé mardi que le procureur de la République "soit saisi d'une agression dont a été victime un lycéen en Ile-de-France", dont le t-shirt a été arraché par un camarade.
Des actes antisémites "très graves"
Le ministre de l'Intérieur a pour sa part précisé que "plus de 20 interpellations" liées à des actes antisémites avaient eu lieu depuis samedi, qu'il chiffre à une cinquantaine, dont "certains très graves".
Quelque "500 lieux - des écoles, des synagogues, des endroits où des Français de confession juive ont l'habitude d'aller, de vivre au sein de notre République - sont désormais protégés par 10 000 policiers et gendarmes", a souligné Gérald Darmanin.
La veille, le ministre de l'Intérieur avait cité comme exemples d'actes antisémites des "gens qui vont devant des synagogues, nombreux, qui crient des menaces", des "drones qui rentrent dans des cours d'écoles avec une caméra" ou encore "des slogans, des tags, des lettres de menaces".