Les enseignants du collège Albert-Cron au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, dénoncent leur exposition répétée à l'amiante, une fibre minérale dangereuse pour la santé. Ils exercent leur droit de retrait depuis ce lundi 20 janvier.
Massivement utilisée dans les années 1970 et aujourd'hui interdite, l'amiante est toujours très présente dans les bâtiments, notamment publics. Les élèves et les enseignants du collège Albert-Cron, au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, en font l'amère expérience. Jusqu'au point d'exercer leur droit de retrait depuis ce lundi 20 janvier.
"De nombreux endroits du collège, différentes salles, sont en train de se dégrader. Il s'agit de peintures qui s'émiettent, de cloisons sous les fenêtres qui sont amiantées, qui sont en train de se dégrader. Des élèves font des trous dedans. Des dalles qui se décollent alors que dessous il a de l'amiante. Cela nous met tous en danger", explique une enseignante qui travaille dans l'établissement et qui requiert l'anonymat.
Les professeurs doivent nettoyer les travaux
Cette situation serait ancienne. Dans un courrier de l'équipe enseignante, qui a fait valoir son droit de retrait presque à l'unanimité, trois alertes ont été remontées depuis le 1er juillet 2022.
"Des mesures auraient été prises, mais les documents à la disposition des personnels n’attestent aucunement d’une amélioration de la situation puisqu’il concerne un autre établissement scolaire", écrivent-ils.
Ils rapportent même de récents travaux effectués cet été, dans la salle de tennis de table, située proche de la cantine, "d’importants travaux ont nécessité le percement des plafonds et des murs sans doute amiantés". Or, "ce sont les enseignants, à la rentrée, qui ont été conduits à faire le ménage dans cette salle particulièrement sensible".
Et l'état du collège inquiète : "De manière générale, les personnels observent une détérioration grandissante de la totalité de l’établissement (les couloirs, les salles de classe, les escaliers, le réfectoire…) alors même que l’amiante est présente dans nombre de ces lieux", écrivent-ils dans ce communiqué.
Un inspecteur santé et sécurité dépêché sur place
Face à cette situation, cette enseignante s'inquiète particulièrement de retourner au travail. "On ne peut pas nous demander d'aller faire cours quand il y a littéralement de la poussière d'amiante. En plus, on parle aussi quand même d'amiante de type A, celle qui est vraiment effritée, celle qui est la plus dangereuse", poursuit-elle.
Contacté, le département du Val-de-Marne, en charge de l'entretien des collèges, n'a pas répondu à nos sollicitations.
De son côté, le rectorat de Créteil, "invite à contacter le Conseil Départemental, en charge du bâti scolaire".
Cependant, le rectorat semble prendre les choses au sérieux puisqu'il a dépêché sur place un inspecteur en santé et sécurité au travail dans l'établissement ce mardi 21 janvier. Ce dernier a rencontré une délégation de trois enseignants.
Selon les informations obtenues par France 3 Paris Île-de-France, il a convenu que toutes les réparations qui concernent l'amiante de type A n'avaient pas été réparées et recommande de proscrire tout nettoyage à sec du sol.