"J'ai beaucoup entendu qu'on faisait la grève parce qu'on était en colère. Personnellement, c'est pas le cas, explique Julia Simmoneaud, qui est infirmière aux urgences depuis 4 ans. Moi je fais grève parce que j'ai peur. J'ai peur pour les patients parce qu'on n'a pas le temps de les prendre en charge, parce qu'on travaille a la chaîne. C'est pas humain de travailler dans ces conditions". Elle raconte que le 31 décembre dernier, un massage cardiaque a dû être fait au sol parce qu'ils n'avaient pas assez de brancards.

Julia Simmoneaud travaille depuis 10 ans à l’hôpital Henri-Mondor.
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© France 3 IDF/Norbert Cohen
Le personnel en souffance
Vendredi, la direction de l'hôpital a rencontré le syndicat Sud-Santé, à l'origine du mouvement de grève. Ils ont annoncé l'embauche de 8 infirmiers et 2 aides-soignants."C'est insuffisant, répond Blandine Héry du syndicat Sud-Santé. On réclame 8 infirmiers et 7 aides-soignants. Aujourd'hui, les aides-soignants sont multi-tâches. Ils accueillent les patients, s'occupent d'eux, ils sont aussi brancardiers...ils n'arrêtent pas de courir, ils n'ont même pas le temps de faire une pause correcte."
Blandine Hery est secrétaire du CLHSCT au syndicat Sud-Santé à l'origine du mouvement de grève.
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Les urgences de plus en plus saturées
Les grévistes ne sont pas les seuls à déplorer la satuartion des services d'urgences. La semaine dernière, quatorze chefs de service hospitalier ont signé une tribune dans le journal Le Monde pour réclamer un grand plan en faveur des urgences.En décembre dernier, une patiente était décédée aux urgences de l'hôpital Lariboisière à Paris. L'enquête interne diligentée par l'AP-HP et l'Agence régionale de santé avait pointé "une série de dysfonctionnements" dans un contexte de manque de moyens et de médecins.