La fédération de routiers OTRE appelle samedi à un grand rassemblement contre l'écotaxe, au cours duquel elle espère compter plus de 1.500 camions à travers la France samedi, sans être suivie par les autres organisations patronales du secteur.
L'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) a annoncé jeudi vouloir mobiliser au moins 1.500 camions, qui formeront des cortèges dans 16 régions, lors de sa journée de protestation contre l'écotaxe prévue samedi.
"On va mobiliser environ 1.500 camions à travers la France", a fait savoir Aline Mesples, la présidente de l'OTRE, la fédération patronale représentative des petites entreprises du secteur, lors d'une conférence de presse.
Les cortèges les plus importants sont attendus en Ile-de-France, où les routiers se rassembleront à Rungis dans le Val-de-Marne a indiqué Mme Mesples la présidente de l'OTRE.
D'après le sécrétaire général pour l'Ile-de-France joint au téléphone : "300 poids lourds de transporteurs routiers franciliens partiront de Croissy-Beaubourg en Seine-et-Marne à 10 heures pour manifester contre le projet d’écotaxe", à l’appel de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE). "Ils emprunteront l’A4 en direction de Paris, puis rouleront sur l’A86 jusqu’au portique écotaxe de Rungis (Val-de-Marne)". D'après le responsable " Il est prévu de d'accrocher une simple banderole au panneau écotaxe de Rungis".
L'OTRE prévoit de contrôler ceux qui rejoindront les files de camions et ce qu'ils transporteront. "Si on voit un bonnet rouge, on le sortira du convoi", a résumé Denis Mimoun, secrétaire général pour l'Ile-de-France.
Il s'agit pour l'OTRE de faire part de la grogne d'une partie des routiers contre cette mesure fiscale, a expliqué sa présidente Aline Mesples lors de la conférence de presse. Pas question pour autant de s'attaquer aux portiques comme cela s'est vu en Bretagne, où l'opposition à l'écotaxe est la plus forte.
Quatre portiques ont déjà fait les frais de la colère des opposants en Bretagne, berceau de la contestation contre cette mesure fiscale qui devaient entrer en vigueur en janvier 2014 mais dont l'application a été gelée sine die par le gouvernement. Sa mise en place ressemble de plus en plus à un chemin de croix pour l'exécutif au moment où son impopularité ne cesse de croître.
Interrogé sur France Info vendredi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a réaffirmé vouloir "prendre le temps nécessaire" pour la mise en oeuvre de l'écotaxe, invitant "ceux qui protestent (...) à la table des discussions". Cette décision n'a pourtant pas suffit à désarmer le mouvement parti des transporteurs et du monde agrico-alimentaire breton pour s'étendre à d'autres secteurs.
Les autres fédérations patronales de transporteurs, elles, estiment pourtant que le temps n'est pas venu de manifester.
Le temps n'est pas venu de manifester, selon les autre transporteurs Le contrat entre l'Etat et l'entreprise Ecomouv' dans le cadre d'un partenariat
public-privé (PPP) signé en 2011 par l'ancien gouvernement Fillon et qu'il ne peut abandonner sous peine de devoir verser un milliard d'euros à Ecomouv', a aussi provoqué une vive polémique dans la classe politique.
"Pour l'instant la taxe est suspendue", explique Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), qui a été reçue mercredi soir par le ministre des Transports Frédéric Cuvillier, aux côtés de l'Union des Entreprises de transport et de logistique (TLF), l'Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra) et la Chambre syndicale du déménagement (CSD).
Ces transporteurs acceptent le principe du maintien de l'écotaxe, qui doit s'appliquer à tous les véhicules, français ou étrangers, de plus de 3,5
tonnes circulant sur les 15.000 kilomètres du réseau routier hors autoroutes, tant que celle-ci est compensée par une majoration forfaitaire de leur prix. Cette majoration, votée par l'Assemblée nationale, doit leur permettre de répercuter l'écotaxe sur leurs clients. Cette disposition est d'autant plus importante que "les grands groupes (clients) font pression sur les transporteurs pour baisser les prix en prévision de l'écotaxe poids lourds", profitant de la renégociation des contrats annuels qui se fait généralement en octobre-novembre, a fait valoir Catherine Pons, déléguée générale de l'Unostra. Le ministère des Transports a aussi accepté l'idée d'un plan de modernisation de la filière et la simplification de certaines réglementations.