400 personnes exilées et sans-abri ont investi un bâtiment vide de Gentilly dans le Val-de-Marne. L'évacuation, ordonnée par la Préfecture de Police, s'est achevée dans l'après-midi. Plusieurs personnes s'étaient retranchées sur le toit.
C’est un bâtiment vide de 8.000 m² situé à Gentilly. Des hommes, des femmes et des enfants, ils sont au moins 400. Des personnes exilées, sans-papiers et sans-abri venues d’Afrique et d‘Afghanistan ont investi les lieux. Selon l'association United Migrants qui les accompagne c'est "une réquisition citoyenne".
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, les militants associatifs expliquent que "ces 400 personnes sont sans domicile. Elles ont déjà épuisé les solutions temporaires de logement (...). Afin d'éviter de dormir une énième fois à la rue avec tous les dangers et difficultés que cela entraîne, elles ont décidé d'occuper ce lieu."
Les forces de l'ordre ont été dépêchées sur place. Elles "ont stoppé les entrées puis invité les personnes à quitter les lieux, ce qu'elles ont refusé", selon la préfecture de police contactée par l’AFP. Elle ajoute que le responsable de l’association a été interpellé. Il a été, selon le parquet de Créteil, placé en garde à vue pour "dégradation en réunion".
"La constitution de ce squat est illégale et n'est pas adaptée pour héberger des personnes au regard de l'état du bâtiment et de l'absence d'électricité", a souligné de son côté la Préfecture de police, précisant qu'une centaine de femmes et enfants se trouvaient sur place.
Des personnes retranchées sur le toit
Selon nos informations recueillies sur place, un périmètre de sécurité a été établi autour du bâtiment. Certaines personnes ont accepté de partir. Des femmes enceintes ou avec des enfants ont été dirigées vers un gymnase de la ville. Mais d'autres refusent cette solution car elles savent qu'elles devront à nouveau partir d'ici quelques jours. On compte quelques personnes retranchées sur le toit.
Les associations comme Médecin du Monde n'ont pas pu accéder aux lieux. La maire de Gentilly, Patricia Tordjman, s'est rendue sur place.
Les derniers occupants se sont résolus à quitter les lieux en fin d'après-midi. Des communes voisines ont accueilli une partie de ces déplacés toujours en quête d'un hébergement pérenne.