"Les gens ont besoin d'un maire, pas d'un influenceur" : la municipale anticipée à Villeneuve-Saint-Georges, un test pour La France insoumise et Louis Boyard

Louis Boyard, jeune député LFI et ancien chroniqueur de l'émission TPMP, espère être élu maire de la ville du Val-de-Marne alors que se tient un scrutin anticipé ce dimanche et le 2 février. Mais les Insoumis sont notamment opposés à une autre liste d'union à gauche, composée de socialistes, communistes et écologistes.

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"Vous êtes au courant qu'il y a des élections municipales bientôt ?". Tract à la main, Louis Boyard tente de convaincre les habitants de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, de l'élire maire de la ville. Un scrutin anticipé qui sera un vrai test pour la stratégie de LFI. Au second tour des législatives de 2024, le jeune député LFI a fait un score de 61% dans cette ville, où la préfecture a décidé en décembre d'organiser ce dimanche et le 2 février une municipale après de multiples scandales politiques locaux. 

De quoi donner des espoirs à Louis Boyard, qui conduit une liste dont il vante la mixité, représentative de la ville et de ses quartiers populaires. Sur le papier, Villeneuve-Saint-Georges est un terreau fertile pour que poussent les velléités municipales des Insoumis : c'est la ville la plus défavorisée (avec un taux de pauvreté de 34%) et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne. Parfait pour le mouvement de gauche radicale, qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires.

Samedi dernier, entouré de ses militants, Louis Boyard faisait du porte-à-porte dans les quartiers nord de la ville, sous le ballet incessant des avions en phase d'atterrissage à l'aéroport voisin d'Orly . Dans un HLM, l'ancien syndicaliste lycéen et chroniqueur de l'émission "Touche pas à mon poste" toque à la porte de Zhaira, 45 ans. Cette mère de famille travaille dans une école de la ville, mais ne connaît pas Louis Boyard. Ce dernier attire son attention sur une photo sur son tract : celle de Jean-Luc Mélenchon. "Je l'aime bien lui", sourit Zhaira.

Le fondateur de LFI est même venu prêter main forte jeudi soir au jeune député, en tenant un meeting avec lui à trois jours du premier tour. Devant les militants, il a vanté les mérites de la "nouvelle France", la France métissée des descendants d'immigrés, et a loué la force antiraciste des quartiers populaires. Le triple candidat à la présidentielle a également assumé de lier "la bataille locale à la bataille nationale et à la bataille mondiale".

"On a tendu la main aux Insoumis et on continue de la tendre"

"La stratégie des Insoumis, c'est de nationaliser les enjeux, et nous c'est de les localiser. Mais les gens ont besoin d'un maire, pas d'un influenceur", critique en retour un responsable communiste. Car Louis Boyard ne conduit pas la seule liste de gauche dans cette élection. Il est notamment opposé à une liste d'union, composée de socialistes, communistes et écologistes. "On a fait une liste d'union, on a tendu la main aux Insoumis et on continue de la tendre", indique à l'AFP Daniel Henry, le candidat PCF à la tête de cette liste.

Les communistes peuvent revendiquer une légitimité historique à diriger cette ville, marquée par son fort héritage cheminot : ils y ont contrôlé la mairie plus de 30 ans depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020. "D'accord, les communistes ont dirigé la ville il y a 15 ans, mais ils y ont fait 3% aux européennes", quand les Insoumis ont fait un score de 39%, répond Manuel Bompard. Le coordinateur national de LFI qualifie même la situation politique à Villeneuve de "cas chimiquement pur" : à savoir ces villes anciennement communistes de la "ceinture rouge" de banlieue parisienne où les Insoumis ont fait des très bons scores aux dernières élections, leur donnant ainsi des ambitions pour les prochaines municipales.

"Dans le contexte politique actuel, si vous renversez la table, si vous élisez cette liste, alors vous ouvrez un chemin", a prévenu jeudi soir Jean-Luc Mélenchon. Car en 2026, La France insoumise, qui manque cruellement d'élus locaux, entend gagner un bon nombre de municipalités. En cas de victoire de Louis Boyard, Villeneuve-Saint-Georges avec ses 35 000 habitants deviendrait ainsi la plus grande commune à hisser le drapeau LFI.

Mais comme pour toute élection partielle, et alors que le candidat LFI Lyes Louffok a connu une sévère défaite dans une législative la semaine dernière, "il faut donner aux gens une raison de se mobiliser", prévient Manuel Bompard. Alors, sur le terrain, les Insoumis reproduisent leurs recettes qui leur ont valu de récents succès électoraux dans les grandes métropoles et leurs banlieues. "Villeneuve Saint-Georges sera la ville qui s'est engagée pour la Palestine en 2025", a ainsi promis Louis Boyard en meeting.

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