Le député insoumis Louis Boyard, sans alliance avec le reste du "Nouveau Front Populaire", va tenter de remporter la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Arrivé en tête du premier tour, l'élu LFI s'oppose ce dimanche à deux candidats de droite dont le maire sortant Philippe Gaudin.
Lors du premier tour de cette municipale partielle pour laquelle un tiers des électeurs se sont déplacés, le député LFI de 24 ans était arrivé en tête avec 24,89% des voix, juste devant l'ex-première adjointe LR Kristell Niasme (22,70%) et la liste d'union de gauche PCF-EELV-PS (20,70%). Cette dernière s'est retirée en milieu de semaine et a appelé à faire battre la droite, sans réussir à fusionner pour autant avec la liste de Louis Boyard.
L'actuel député de la 3e circonscription du Val-de-Marne affronte ce 2 février deux candidats de droite dont le maire sortant. Philippe Gaudin (divers droite) s'est retrouvé nettement distancé avec 15,54% au premier tour mais a tout de même choisi de se maintenir dans cette triangulaire. Son salut nazi en plein conseil municipal en avril 2024 avait entraîné la démission de plusieurs conseillers municipaux et la tenue de cette élection anticipée.
À droite et à l'extrême-droite, plusieurs personnalités ont appelé à "faire barrage" à Louis Boyard, notamment le président du Rassemblement national Jordan Bardella et le patron des députés LR Laurent Wauquiez, qui n'a toutefois pas explicitement appelé à voter pour la candidate LR, alors que Reconquête a expliqué soutenir la liste de Kristell Niasme.
Recherche d'ancrage local
Malgré les 71 députés à l'Assemblée nationale, le parti manque cruellement d'élus locaux et a déployé les grands moyens pour tenter de remporter le scrutin. En cas de victoire de Louis Boyard, Villeneuve-Saint-Georges, avec ses quelque 35 000 habitants, deviendrait la plus grande commune sous bannière LFI. L'élection anticipée fait figure de "ballon d'essai" pour le parti avant les élections municipales de 2026.
Louis Boyard avait d'ailleurs été réélu député au second tour des législatives en juillet 2024 avec un score prometteur de 61% dans cette ville. Sur le papier, cette ville du sud du Val-de-Marne est un terreau fertile pour les ambitions municipales d'un mouvement qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires.
Elle est la commune la plus défavorisée, avec un taux de pauvreté de 34%, et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne. Ancienne cité ouvrière, Villeneuve-Saint-Georges s'est développée autour de son imposante gare SNCF de triage avant de subir les affres de la désindustrialisation. Marquée par son fort héritage cheminot, elle a été dirigée pendant plus de 30 ans par les communistes depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020.