Peines alourdies en appel dans l'affaire des viols collectifs de Fontenay

Un an après un premier verdict qui avait suscité colère et indignation, la justice a rendu un verdict plus lourd au procès en appel des viols collectifs de Fontenay, en prononçant vendredi seulement deux acquittements et six condamnations jusqu'à 6 ans ferme.

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Les huit accusés étaient rejugés à huis clos devant les assises des mineurs de l'Essonne depuis trois semaines pour des viols en réunion dans des cités de Fontenay (Val-de-Marne) en 1999 et 2001 sur deux adolescentes, Aurélie et Nina, 15 et 16 ans au moment des faits.

>> Voir le reportage de Laurence Barbry et Anaëlle Blanchard :
Il y a un an devant les assises du Val-de-Marne, ce sont quatorze hommes qui avaient été jugés. Dix d'entre eux avaient été acquittés et quatre condamnés à des peines n'excédant pas cinq ans de prison, dont quatre avec sursis. A l'époque, ce premier verdict avait suscité une vive polémique, des associations féministes le considérant trop clément et l'assimilant à un "permis de violer".

Nina, aujourd'hui âgée de 30 ans, est restée le visage impassible quand, après neuf heures de délibération, la cour a prononcé six condamnations allant de trois ans de prison, dont deux avec sursis, à six ans ferme. Nina "a le sentiment d'avoir été écoutée, entendue, et que sa parole n'a pas été déniée. Enfin, elle est dans la phase qui lui permettra de se reconstruire. Enfin, elle a le sentiment d'être devenue un être humain et pas un objet de spectacle", a estimé son avocat, Me Léon-Lef Forster. "Son souci, c'est que des vies ne soient pas brisées comme la sienne l'avait été. C'est au-delà du cauchemar ce qu'elle a vécu..."

A l'annonce du verdict, un proche d'un accusé s'est écrié depuis la salle d'assises: "C'est honteux, c'est pas correct". Puis il a interpellé Nina: "T'es contente ? Tu les envoies en prison!". L'accusé qui a écopé de la peine la plus lourde était le seul à ne pas comparaître libre. Il purge depuis l'automne 2012 une peine de trente ans de réclusion pour le meurtre de son ancienne compagne.

Des faits qui remontent à 14 ans


Quatre des cinq autres condamnés, tous trentenaires aujourd'hui, et qui ont également vu leur peine s'alourdir par rapport au verdict rendu en première instance, ont immédiatement été placés sous mandat de dépôt. Le cinquième, en fuite probablement en Amérique latine et déjà absent du premier procès, fait l'objet d'un mandat d'arrêt.
Mercredi, l'avocat général avait requis sept condamnations s'échelonnant de 5 ans de prison, dont 3 avec sursis, à 7 ans ferme. Il avait également demandé un acquittement.

Ce second verdict a été vertement critiqué par la défense. "C'est totalement injuste" pour ces hommes "qui viennent de partir en prison pour des faits commis il y a 14 ans et qui ont toujours été contestés", a réagi Me Alexandre Devillers. "Toutes les preuves se sont écroulées les unes après les autres et les contradictions se sont accumulées", a renchéri Me Philippe Pétillault, dénonçant une décision "tout à fait honteuse". Deux acquittements ont également été prononcés, dont l'un à l'égard d'un accusé poursuivi uniquement pour les faits dénoncés par Aurélie, qui avait choisi en appel de ne plus être partie civile.

Comme en première instance, seuls les viols commis sur Nina ont été reconnus par la cour, mais pas ceux allégués par Aurélie. Contrairement au premier procès qui s'était déroulé dans une ambiance électrique et au cours duquel les plaignantes avaient eu le sentiment de glisser du rang de victimes au banc des accusés, les débats se sont cette fois-ci tenus "dans de très bonnes conditions", s'est félicité Me Forster.

Revenant sur la polémique à la suite du verdict initial, qui avait conduit le parquet général et celui de Créteil à interjeter appel, Me Philippe Gény-Santony, un des avocats de la défense, a considéré que cette décision avait été prise "en haut lieu, à (son) sens pour complaire à l'opinion publique."
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