Que sait-on sur cette famille recluse dans un appartement de Saint-Nazaire ?

Seul Dominique Barreteau 51 ans était vu de temps à autre, sa femme Christine 47 ans et leurs quatre enfants étaient invisibles depuis au moins un an. Selon le parquet "pas de violence physique, d'agression sexuelle ou viol sur les enfants "

Selon le parquet pas de violence physique, d'agression sexuelle ou viol sur les enfants,


Le père, qui apparaissait casquette vissée sur des cheveux mi-longs et ne répondait pas aux "bonjour", était encore vu par ses voisins, sortant les poubelles ou montant des courses. Les enfants, "prostrés" selon des enquêteurs, ont été hospitalisés et la mère, après avoir été entendue, les a rejoints. Le père a été interné dans un service psychiatrique. Les enfants n'ont pas encore pu être entendus par les enquêteurs. Un cinquième
enfant, une fille aînée qui ne résidait plus au domicile familial, a aussi été entendu. Elle avait réussi à partir et aurait confié que le père exerçait de grosses pressions psychologiques sur toute la famille. 

Enquête pour manquement aux obligations parentales

"Une enquête a été ouverte pour manquement aux obligations parentales, en termes judiciaires: abandon matériel et moral ", a indiqué mercredi à l'AFP le parquet de Saint-Nazaire. "Des auditions sont en cours, de la famille, de l'entourage, du voisinage et des expertises et des examens médicaux sont en cours dont nous n'avons pas encore les résultats", a-t-on précisé de même source. La seule chose avérée à ce stade de l'enquête est l'extrême insalubrité de l'appartement dans lequel vivait cette famille. "Cette famille a fait l'objet dans le passé de suivis socio-éducatifs, dans les années 90 et 2000, mais rien n'était en cours au moment de leur découverte dans cet état d'insalubrité", a-t-on précisé de même source.

Le séquestration n'est pas avérée

"La juge des enfants a été saisie et les enfants mineurs ont été placés. Ils sont désormais sous la responsabilité du conseil général".  "La séquestration n'est pas avérée, il n'y a dans cette enquête ni violences physiques, ni agression sexuelle, ni viols", a également précisé le parquet. Selon les différentes versions des voisins interrogés dans cet immeuble de logements à loyers modérés de quatre étages, la durée pendant laquelle la mère et ses enfants n'ont plus été vus va d'un à trois ans.

La visite annuelle du chauffe-eau n'avait pas eu lieu depuis 2 ans, mais les loyers étaient payés

Selon un porte-parole de Silène, l'office HLM de Saint-Nazaire, Benoît Delliaux, cet appartement a été loué il y a plus d'une dizaine d'années à cette famille pour un loyer de 350 euros (avant calcul de l'aide au logement) qui était toujours payé. "Comme tout le monde, nous avons été bouleversés", a indiqué M. Delliaux lors d'un point presse devant l'immeuble blanc situé dans le quartier, indiquant que "rien" ne pouvait laisser présumer la situation. La visite annuelle du chauffe-eau par les services de Silène n'avait pas pu avoir lieu depuis deux ans, la porte n'ayant pas été ouverte à l'opérateur et une procédure était en cours, "mais nous n'avons pas eu trace d'un signalement concernant spécialement cette famille", a ajouté M. Delliaux.

Pourtant ...

Pourtant, la voisine du dessus a indiqué avoir signalé à plusieurs reprises des problèmes d'odeurs, au point qu'elle affirme s'être demandée "s'il n'y avait pas un mort dans cet appartement", ainsi qu'une visite effrayante "il y a plus d'un an" de son voisin du dessous, se plaignant de bruits et d'infiltrations venant de chez elle.
Les voisins du dessous avaient pour leur part signalé en septembre des infiltrations venant du dessus mais les services HLM qui étaient venus n'avaient pas pu entrer en contact avec leur voisin. Seule l'ampleur des courses alimentaires, toujours très importantes pour un homme que ses voisins croyaient seul, mais aussi des pleurs d'enfants entendus par les voisins du dessous, auraient pu alerter.





Comment une famille peut-elle rester recluse sans qu'aucun service social et scolaire soit alerté ? 

Selon RTL "le département et la mairie fouillent dans leurs archives et enquêtent en interne. Embarrassés, ils n'ont pas voulu s'exprimer pour l'heure. Mais des réponses se font déjà jour. Les services sociaux du conseil général de Loire-Atlantique disposent depuis trois ans d'une cellule de veille "Enfance en danger" ; elle n'a jamais été activée pour cette famille. Cette dernière n'a jamais fait l'objet d'un suivi social particulier ces cinq dernières années."
On sait, par ailleurs, que depuis 2010, cette famille ne demandait plus les bons de Noël ou de piscine auxquels elle avait droit grâce au Centre communal d'action sociale.

Le témoignage des voisins 

Le reportage de nos confrères de France Bleu Loire Océan
Notre reportage
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Liens et sources
RTL : les reportages sur place

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