Spirou : 75 ans d'aventures et de souvenirs pour tous !

Publié le Mis à jour le
Écrit par Eric Guillaud

75 ans, oui 75 ans que le journal Spirou et son groom de service nous entraînent dans des aventures incroyables. Alors forcément, ça finit par laisser des traces. Mais que représente vraiment Spirou? C'est la question que nous avons posée à plusieurs auteurs BD des Pays de la Loire et d'ailleurs...

C'est le 21 avril 1938, il y a 75 ans presque jours pour jours, que le groom et son journal faisaient leurs premières bulles. Quelques milliers de pages d'aventures plus tard, Spirou est toujours aussi présent, particulièrement en cette année 2013, décrétée année groom par les éditions Dupuis.



Au menu de ce jubilé : nombre d'animations en France et en Belgique et un programme éditorial riche et dense. Parmi tous les ouvrages sortis depuis le début de l'année figure "La Galerie des Illustres", un magnifique hommage de 400 pages à Spirou orchestré par 200 auteurs et non des moindres.



Que représente Spirou ? C'est la question que nous avons posée nous aussi à plusieurs auteurs BD à commencer par ses parents d'adoption, les Nantais Yoann et Fabien Vehlmann. Pour les uns, Spirou marque leur rencontre avec le Neuvième art, pour les autres, la naissance d'une vocation de dessinateur ou de scénariste, et parfois le début d'une histoire d'amour... oui oui... la preuve !



Delphine Le Lay et Alexis Horellou, auteurs de "Plogoff", "Le Souffle court"...

"Pour nous, Spirou représente notre rencontre au Verschueren... le bistrot de St Gilles (Bruxelles) où nous nous sommes rencontrés Alexis et moi. L'équipe du journal Spirou de l'époque terminait son bouclage dans ce lieu. C'est l'un d'eux qui nous a présenté l'un à l'autre."



Yoann, actuel dessinateur des aventures de "Spirou et Fantasio"...

" Spirou fût d'abord une étape dans ma découverte du travail de Franquin, quand j'étais gamin. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai découvert ses albums à rebours, en commençant par le Faiseur d'or… C'est en lisant ses aventures que j'étais convaincu que je serai plus tard dessinateur de BD. Puis, le temps passant, il se trouve que ce personnage un peu "classique" a, finalement, moins vieilli que son camarade sans emploi, un certain Gaston."



Fabien Vehlmann, scénariste de la série "Spirou et Fantasio", "Seuls", "Samedi et Dimanche"...

"D'abord énormément de souvenirs d'enfant, liés au fait que mes parents étaient abonnés au magazine et qu'ils achetaient aussi pas mal d'albums. J'ai donc pu lire avec bonheur les aventures de mon groom préféré mis en scène par Franquin, Fournier, Tome et Janry... Le fait de pouvoir reprendre la série bien des années plus tard a été un grand moment de fierté et d'émotion !"



Etienne Davodeau, auteur de "Rural!", "Les Mauvaises gens", "Les Ignorants", "Un homme est mort"...

"Je n'ai jamais lu le magazine Spirou pendant mon enfance. Je n'ai découvert que tardivement les aventures du groom. Mais, depuis toujours, chez Dupuis, de Franquin, je lis et relis les Gaston Lagaffe, que je considère quasiment comme un ami d'enfance. Dans ma bibliothèque, grâce à leurs dos pulvérisés par ces lectures innombrables, ces livres-là sont repérables de loin.

Je ne suis pas certain qu'à l'époque les vénérables éditions Dupuis aient bien mesuré ce que pouvait représenter ce bon Gaston, amoureux, écologiste, antimilitariste, allergique au travail en général et aux hommes d'affaires en particulier.

Quoi qu'il en soit, enfant, j'ai été fasciné par la présence et la richesse de ce personnage. Ado, j'ai aussi trouvé dans ces livres une porte ouverte vers les coulisses d'un monde éditorial qui m'intriguait. Encore maintenant, à l'approche de la cinquantaine, je considère que ces pages figurent parmi les plus vivantes, les plus drôles et les plus chaleureuses que la bande dessinée nous donne à lire.

Par son exigence, son sens du rythme, sa rigueur, sa poésie, sa tendresse un peu noire et l'acuité de son regard, Franquin est le Brassens de la bande dessinée."




Fred Duval, scénariste de "Carmen Mc Callum", "Travis", "Hauteville House", "Jour J", "Wendy"...

"Spirou, dessiné par Franquin, ce fut la découverte de l'importance du design en bande dessinée, maisons, objets, véhicules, vêtements, du style atome au modernisme, la démonstration que la bande dessinée doit s'inspirer de l'ensemble des mouvements artistiques du passé et de son époque."



Fabien Grolleau, scénariste de "Jacques a dit", "Le Masque du fantôme"...

"Je fais partie du camp des Tintin, j'ai peu lu Spirou enfant, je n'ai donc pas une relation intense avec ce personnage. Mais je garde le souvenir de livres de bibliothèque empruntés, remplis d'intrigues impossibles, de bagarres épiques, d'un duo intense - Spirou/Fantasio, de l'ombre d'un Z, de voitures décapotables... le souvenir d'une fantaisie enlevée et joyeuse, légère et tendre. Et d'un trait plein de ces mêmes qualités".



Brüno, auteur de "Atar Gull ou le destin d'un esclave moderne", "Lorna", "Nemo", "Wanted"...



Thierrry Bedouet, dessinateur de "Jacques a dit", "Mastadar"...

"Euh... j'ai commencé à le lire récemment avec Yoann. C'est tout neuf pour moi, je suis passé totalement à côté pendant des années. C'est une absence totale dans ma bibliothèque. Je n'ai pas la culture Dupuis... On va me lyncher..."



Arnaud Le Gouëfflec, scénariste de "J'aurai ta peau Dominique A", "Le Chanteur sans nom"...

"Spirou, c'est une sorte de Tintin fou, plongé dans des aventures anormales, parce qu'il est déguisé en groom et que tout le monde trouve ça normal, qu'il est entouré de personnages étranges, comme ce Fantasio à moitié évaporé, ce comte fanatique des champignons, Zorglub le méchant qui devient gentil puis méchant et que l'on croit à chacune de ses rédemptions. Son animal de compagnie est un écureuil ! Et le Marsupilami se passe de commentaires.  Enfant, j'étais donc sensible à l'étrangeté et à la poésie de ce monde profondément décalé par rapport à l'univers de Tintin, par exemple".



Cyril Pedrosa, auteur de "Portugal", "Premières fois", "Shaolin Moussaka"...





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