Dans la même rue, à l'occasion d'une manifestation de soutien à Jean-Yves Clouet, le maire de Mésanger refusant de faire son devoir d'officier d'Etat civil en mariant deux hommes, face à face entre légalistes républicains et opposants radicaux à la loi sur le mariage pour tous.
Jean-Yves Clouet et le mariage "sous la contrainte"
Les dernières déclarations du maire UMP, militant actif contre la Loi Taubira, ont été enregistrées jeudi soir sur radio Fidélité, la station FM qui se revendique comme La voix "chrétienne" nantaise."S'il faut marier, on mariera, on sera obligé, on le fera mais, dans mes convictions, je ne suis pas d'accord de marier des personnes de même sexe" depuis plus de commentaires, sur les conseils de son avocat.
Ce matin, Jean-Yves Clouet est sorti de son silence pour saluer les plus de 150 personnes, ayant fait le déplacement devant l'hôtel de ville pour "un café pour tous". L'élu a remercié ceux venus soutenir son cas de "conscience".
Après ses quelques mots, M. Clouet a refusé de répondre aux questions de la presse, suivant les consignes de son conseil.
Une opération de communication ou un vrai mariage refusé ?
Sur place, notre équipe a rencontré de nombreux habitants se posant de plus en plus de questions. Dans le Figaro jeudi matin, l'élu UMP, dit avoir "reçu ce couple. Ils sont excessivement gentils. Je suis embêté… En plus, ils veulent adopter."D'après nos informations, les deux hommes se sont rendus en mairie simplement pour une demande d'information et ne programmait nullement leur mariage fin juillet pas plus que la question de l'adoption.
Le mairie poursuivait dans les colonnes du Figaro "dans cette région rurale à fort ancrage chrétien, nous sommes plusieurs avec ce cas de conscience. Je viens de poser la question à l'Association des maires de France: il n'est pas possible de déléguer la célébration du mariage à un conseiller municipal."
Jean-Yves Clouet ignorait sans doute qu'il pouvait déléguer ses pouvoirs d'officier d'Etat civil ou celui de ses adjoints à n'importe quel conseiller municipal, même d'opposition. Jean-Yves Clouet ignorait sans doute qu'une de ses adjointe était prête à assurer son devoir républicain. "La loi Taubira a été votée, quand on est élu, pour n'importe quelle chose, on essaye d'être neutre. Les lois sont là, quand elles sont votées il faut les respecter", insite Nadine You.
Face aux partisans du maire, ce matin 50 personnes plaidaient pour le respect de la Loi. Elles n'ont pas pris de "café pour tous".
Notre reportage
Céline Dupeyrat, Thierry Bercault et Carole Mijéon