C'est l'un des principaux représentants de la scène dub française, l'un des précurseurs aussi. Pour son dernier album sorti en octobre, le groupe angevin Zenzile a imaginé la bande sonore d'un film allemand des années 20 à découvrir mercredi dans le cadre du festival Premiers Plans.
Ce n'est pas la première fois que Zenzile se confronte à la mise en musique d'un film. En 2010, déjà dans la cadre du festival Premiers Plans, le groupe imagine la bande sonore du film expressionniste allemand, "Le cabinet du docteur Caligari".
Une tournée d'une trentaine de dates les emmène partout en France. Une expérience concluante pour le groupe qui va en appeler une autre.
En 2012, Zenzile nous offre le très stylé "Electric Soul", un huitième album studio composé de neuf chansons, autant de pépites qui flirtent avec le dub, la soul et l'electro hip hop.
Retour à la case cinéma en 2014 avec cette nouvelle mise en musique. Encore une fois, les musiciens choisissent un film allemand des années 20, "Berlin, la Symphonie d'une grande ville", un film différent cependant, proche du documentaire et donc sans intrigue, qui va offrir une plus grande liberté de création aux Zenzile. La bande sonore est cette fois immortalisée sur un album sorti en octobre dernier.
À quelques heures du ciné-concert à la collégiale Saint-Martin à Angers, nous avons posé trois petites questions à l'un des musiciens du groupe, Erik Sevret, alias Raggy (saxophone - flûte - clavier - Fx)...
C'est la deuxième fois que vous signez l'illustration sonore d'un film muet allemand en quatre ans. Faut-il y voir une nouvelle orientation pour le groupe ?
Raggy. Nous répondons d'abord à la 2e opportunité que nous propose le festival Premiers Plans de réaliser un ciné-concert, qui fait aussi écho à notre désir de composition de bande originale pour le cinéma. Ce mode d'expression nous permet également d'exposer d'autres versants de notre musique, un certain "retour" à une musique instrumentale et un décloisonnement des genres musicaux, laissant apparaître certaines de nos influences moins présentes dans notre dernier album 'Electric Soul'.Pourquoi votre choix s’est-il précisément porté sur ce film, "Berlin, la Symphonie d’une Grande Ville" ?
Raggy. Nos recherches étaient tournées vers le cinéma muet, qui nous semble plus propice à la confrontation scénique d'un groupe avec une oeuvre cinématographique. Lors de la projection par Xavier Masse (responsable de Premiers Plans), nous avons immédiatement flashé sur la séquence d'introduction du film. "Berlin" est une oeuvre riche, à la croisée du documentaire et du cinéma expérimental, très graphique. Le montage suit différents rythmes, permettant une succession d'ambiances sonores variées. Sans être politique, il contient néanmoins une critique sociale, et l'absence d'intrigue correspondait à notre désir de laisser une place plus importante au rapport scène/public que lors de notre premier ciné-concert.Comme tout le monde, j'imagine, vous avez été affecté par les récents événements. Comment avez-vous vécu la période ? Face à la barbarie, la musique peut-elle selon vous être une réponse ?
Raggy. Tristes événements, triste période… Si la musique réunit les gens, elle peut peut-être contribuer à panser des plaies, à servir de catharsis, les vrais réponses se trouveraient-elles plus dans nos politiques d'intégration?Merci Raggy
Retrouvez Zenzile en live mercredi 21 janvier à la Collégiale Saint-Martin à Angers (tarif 9 euros). Plus d'infos sur le groupe ici