Le maire d'Angers Christophe Béchu se retire de la campagne de François Fillon. Il l'annonce dans un communiqué co-signé avec les maires juppéistes du Havre et de Châlons-en-Champagne, au lendemain de l'annonce de la convocation par les juges du candidat des Républicains.
"Comme quoi, François Fillon est un vrai candidat du rassemblement" avait-il ironisé fin novembre 2016. Soutien de la première heure d'Alain Juppé lors de la primaire de la droite et du centre, Christophe Béchu avait alors rallié le candidat sorti vainqueur du scrutin, François Fillon, pour l'élection présidentielle de 2017. Un ralliement "naturel" et "légitime" qui intervenait dans "la logique de la primaire".
Mais cette fois, la coupe est pleine. Après l'annonce de la convocation de leur candidat chez les juges pour des affaires d'emploi fictif visant sa famille, le maire d'Angers annonce ne plus soutenir François Fillon.
"Incompatible" avec sa vision de l'engagement politique
Dans un communiqué de presse, signé avec les juppéistes Benoist Apparu et Édouard Philippe, députés-maires respectifs de Châlons-en-Champagne et du Havre, l'élu estime que la persistence de François Fillon à vouloir se présenter est "incompatible avec [sa] façon d’envisager l’engagement politique"."Dans l’exercice de nos mandats de maire, nous œuvrons tous les jours pour convaincre nos concitoyens de la nécessité de respecter nos institutions, signalent les trois élus. Nous nous employons à construire dans le temps, en respectant nos engagements, une crédibilité et une confiance sans lesquelles il ne peut y avoir de gouvernement efficace et durable". L'intégralité du texte est lisible en fin d'article.
En tout, près d'une quarantaine d'élus et de soutiens politiques issus des Républicains et de l'UDI ont lâché la campagne de François Fillon depuis l'annonce de sa mise en examen.
Paris, le 2 mars 2017.
François Fillon a été désigné candidat à l’élection présidentielle à l’issue d’une primaire ouverte de la droite et du centre qui a été saluée par tous comme un succès en termes d’organisation et de mobilisation. Alain Juppé, Nicolas Sarkozy Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Frédéric Poisson et Jean-François Copé ont immédiatement soutenu notre candidat et leurs équipes se sont naturellement mises à sa disposition. C’était l’engagement que nous avions pris, c’était la logique de cette primaire, et c’était l’intérêt des idées et des valeurs que nous voulions défendre et mettre en œuvre.
Nous avons soutenu François Fillon aussitôt après la primaire. Y compris lorsqu’il nous a demandé de l’aider à affronter les difficultés auxquelles il a dû faire face. Aucun de nous n’a manqué à son devoir de soutenir le candidat légitime, ainsi que l’homme, en défendant par la même occasion le principe de présomption d’innocence.
La tournure que prend aujourd’hui la campagne nous paraît incompatible avec notre façon d’envisager l’engagement politique. Dans l’exercice de nos mandats de maire, nous œuvrons tous les jours pour convaincre nos concitoyens de la nécessité de respecter nos institutions, et nous nous employons à construire dans le temps, en respectant nos engagements, une crédibilité et une confiance sans lesquelles il ne peut y avoir de gouvernement efficace et durable.
Ne pouvant plus soutenir le candidat, nous nous retirons de sa campagne. Nous continuerons à nous battre pour nos idées, en appelant chacun à ses responsabilités.
Benoist Apparu, député de la Marne et maire de Châlons-en-Champagne
Christophe Béchu, sénateur du Maine-et-Loire et maire d’Angers
Édouard Philippe, député de la Seine-Maritime et maire du Havre