Ils sont 500 000 camping-caristes en France, 65 000 en Pays de la Loire, une pratique touristique qui relève de la véritable passion. Confinés comme tout le monde depuis le mois de mars, ils se préparent à reprendre la route. Même s'ils risquent de tourner un peu en rond dans un premier temps...
Pas plus de 100 kilomètres autour de chez eux, c'est à la fois peu et assez pour ressortir le camping-car du garage et le préparer à cette saison qui ne sera bien évidemment pas comme les autres.
En tout cas, le camping-car de Christian Milcent de Challans, en Vendée, est fin prêt. Comme toujours ! Après un début de printemps au garage, à l'abris du satané virus, il va pouvoir reprendre la route : "Pas le 11 mai au matin, nous devons encore garder nos petits enfants. Mais dès la semaine suivante nous partirons, pas bien loin bien sûr, dans la limite des 100 kms, quelque part entre Jard-sur-Mer en Vendée et Pénestin dans le Morbihan".
Le camping-car, une affaire de passionnés
Christian Milcent est un passionné, un vrai. Dix ans de pratique, cinq camping-cars au compteur. Lui et sa femme, Michelle, jeune retraitée, n'hésitent pas à partir au pied levé, même en hiver, le temps d'un week-end, d'une semaine. "Nous devions partir en avril dans les Pyrénées et en juin dans le sud de la France. "C'est vrai que 100 kms, ça limite mais bon, dans la région, il y a de quoi faire, beaucoup de choses à visiter et on va faire des randos..."Comme Christian, les camping-caristes ligériens pourront dès le 11 mai, en fonction de leur lieu d'habitation, rejoindre le très attractif littoral, que ce soit en Bretagne, en Nouvelle-Aquitaine, en Normandie et bien sûr en Pays de la Loire, respectivement première, deuxième, cinquième et sixième destination préférée des camping-caristes, selon un baromètre publié très récemment par Camping-Car-Park, le 1er réseau européen d'aires d'étape et d'aires de services pour camping-cars, une entreprise installée à Pornic en Loire-Atlantique.
"De toute façon, l'étranger est à bannir pour un moment...", confirme Christian Milcent, "au moins dans notre camping-car, on ne risque rien, bien au contraire, on est autonome, on est chez nous...".
"Nous avons vendu notre maison juste avant le confinement. Nous devions partir 6 mois, faire le tour de l'Europe en camping-car avant de rejoindre la côte ouest des Etats-Unis. Aujourd'hui, nous sommes confinés dans une maison appartenant à quelqu'un de notre famille du côté de Saint-Brévin, nous recherchons une nouvelle maison et récupérons notre nouveau camping-car, le cinquième en quinze ans, le 15 mai".
Jean-Paul et sa femme Claudette sont eux-aussi des passionnés du camping-car. Depuis plus de 40 ans, leurs vacances sont itinérantes, d'abord avec un fourgon aménagé, et depuis 2002 avec un camping-car. En temps ordinaire, ils sont à pareille époque sur la route, beaucoup à l'étranger, en Italie, Espagne, au Portugal, au Maroc, en Autriche, Hollande ou encore en Belgique :
"Nous ce qu'on aime c'est la liberté ! Mais bon, nous ne sommes pas malheureux, ce voyage n'est que partie remise et, en attendant, nous allons nous en tenir au rayon de 100 kms avec au programme des marches à pied, du vélo, des visites... en privilégiant les emplacements camping-car et de préférence les petits villages, pas les grands parkings".
Des camping-caristes au comportement civique et solidaire
Toujours selon ce baromètre de Camping-Car-Park, 92% des camping-caristes annoncent vouloir privilégier la destination France cet été. Il faut dire qu'ils n'ont pour l'instant pas vraiment le choix.vec trois raisons principales : la fidélité à cette destination, la volonté de ne pas s'éloigner en cas de problème et le soutien aux commerçants, restaurateurs et artisans français confrontés à la crise. 71% accepteraient même de se limiter aux départements limitrophes pour assurer un déconfinement progressif.
Un enjeu économique de 800 millions d'euros
L'enjeu est de taille : 800 millions, selon le baromètre, avec près de 16 millions de nuitées entre juin et septembre 2020, des dépenses pour un couple de camping-caristes avoisinant les 52 euros par jour.Dans la région des Pays de la Loire, c'est un peu plus d'1 million de nuitées qui sont projetées pour cette saison estivale, 496 000 en Vendée, 338 000 en Loire-Atlantique, 113 000 en Maine-et-Loire, 46 000 en Sarthe et 45 000 en Mayenne.
Les mois de juin et septembre sont traditionnellement les mois les plus plébiscités par les camping-caristes pour éviter les vacances scolaires et la foule qui sera peut-être encore plus dense cette année après cette longue période de confinement.