Quelque 200 journalistes grévistes se sont rassemblés lundi devant le siège de Ouest-France à Chantepie, près de Rennes, en Ille-et-Vilaine, pour dire "non" au projet de réorganisation des rédactions annoncé jeudi par la direction.
"Nouvelle organisation, tous les médias en parlent sauf Ouest-France", "FRH, reviens", pouvait-on lire sur des pancartes en référence à l'ancien patron emblématique du quotidien, François-Régis Hutin, décédé en décembre dernier.A l'appel de l'intersyndicale SNJ-CFDT-CGT, 200 journalistes du premier quotidien français, venus de toutes les rédactions locales, se sont réunis ce lundi devant le siège social de Ouest-France à Chantepie, près de Rennes. Ils ont été rejoints par les journalistes du Maine Libre, du Courrier de l'Ouest et de Presse Océan, trois titres appartenant également au groupe Sipa-Ouest-France.
"C'est un mouvement historique, c'est très rare que la rédaction de Ouest-France se mette en grève, il n'y a pas eu de mouvement spontané depuis vingt ans", a souligné Isabelle Bordes, déléguée syndicale CFDT.
Selon Alain Guyot, délégué syndical SNJ, au moins 80% des journalistes de Ouest-France étaient en grève lundi. La direction annonce de son côté "un tiers de grévistes".
Sous le choc depuis l'annonce jeudi dernier de la fermeture de trois rédactions en Pays de la Loire, les salariés s'inquiètent sur les fondements de la nouvelle réorganisation voulue par la direction.
"L'essence même c'est : quel journal on fait demain ?" s'interroge Alain Guyot,
Ouest-France s'écarterait-il de ses valeurs depuis le décès de François-Régis Hutin, dirigeant historique du journal ? Les salariés se posent la question.Est-ce que demain dans le Maine-et-Loire, dans la Sarthe, mais également en Loire-Atlantique pour Presse Océan, est-ce que la presse locale a encore sa place pour informer ?
"Aujourd'hui on a l'impression que la direction suit une logique de produite et on de journal" constate Vanessa Ripoche, journaliste et déléguée du personnel SNJ Ouest-France à Nantes
De son côté de la direction, affirme qu'il n'y aura aucun licenciement mais que le projet s'impose au premier quotidien français pour des raisons économiques.Auparavant, on était un journal démocratique qui avait des valeurs, aujourd'hui on est juste un produit qu'il faut vendre et comme on ne vend plus, on sacrifie les journalistes.
Ce lundi soir, la grève a été reconduite pour 24 heures.