Le collectif "Stop aux cancers de nos enfants" va être auditionné ce jeudi 19 novembre par l’Assemblée Nationale, dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur la santé environnementale. Il dénombre désormais 24 cas de cancers pédiatriques dans le secteur de Ste-Pazanne.
"Malgré les efforts déployés, il n’a pas été possible d’identifier une cause commune pouvant expliquer la survenue de cancers pédiatriques sur le secteur de Sainte-Pazanne", publiait Santé Publique France, le 23 septembre dernier, à l’issue des investigations menées durant plusieurs mois. Entre 2005 et 2018, 16 cas de cancer chez des enfants de moins de 18 ans ont été recensés par l’ARS."Il n'y a pas de situation singulière en termes de fréquence de cancers pédiatriques à Sainte-Pazanne et ses alentours par rapport à la moyenne départementale de Loire-Atlantique", déclarait Lisa King, responsable de la cellule régionale de Santé Publique France, écartant de fait un cluster de cancers pédiatriques.
Une analyse que conteste farouchement le collectif "Stop aux Cancers de nos Enfants". "Il y a bien, sans aucun doute possible, une sur-représentativité de cancers pédiatriques sur notre secteur ! Il ne se passe pas six mois depuis 2015 sans la déclaration d’un cancer chez un enfant de notre territoire", souligne le collectif dans un communiqué, en date du 16 novembre.
Depuis le mois de septembre, "le collectif SCE a eu connaissance de deux autres enfants ayant déclaré un cancer", ce qui porte à 24 le nombre de cas de cancers pédiatriques répertoriés à Sainte-Pazanne et dans les communes alentours.
Les politiques publiques de santé environnementale en question
Ce jeudi 19 novembre, le collectif sera auditionné à l’Assemblée Nationale dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur les politiques publiques de santé environnementale, dont Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique (MODEM), est l’instigatrice et la rapporteure.
Pour Marie Thibaud, membre du collectif, cette audition permettra d'expliquer "tout ce qu‘on a pu vivre ces dernières années dans nos relations avec les acteurs de la politique publique, ce qui a été compliqué, les manquements, les dysfonctionnements".
"De toutes les propositions que nous avons faites, aucune n’a été retenue par les autorités sanitaires", explique Marie Thibaud. "Alors, nous les mettons en œuvre en tant que collectif, en tant que simple citoyen."
Outre la reconnaissance d’un cluster de cancers pédiatriques dans ce secteur, le collectif réclame l’accès aux données de Santé Publique France et notamment la cartographie des cancers pédiatriques en Loire-Atlantique, par commune et par année.
"Santé Publique France a connaissance de l’ensemble des cancers pédiatriques sur le département de la Loire-Atlantique, avec des données remontant jusqu’en 2005, mais refuse de les transmettre. Pourquoi cette rétention d’informations ? Que se passe-il sur notre département, au-delà de notre secteur ?", s'interroge le collectif.
"Stop aux cancers de nos enfants" demande également la mise en place d’un observatoire de la pollution et de la santé environnementale et la poursuite des investigations.