Coronavirus : un plan de soutien de 15 milliards d'euros pour la filière aéronautique

Bruno Le Maire, le Ministre de l'Économie a annoncé un vaste plan de soutien à la filière aéronautique, ravagée par la crise du coronavirus, représentant 15 milliards d'euros, dont 1,5 milliard sera consacré à la recherche pour un avion neutre en carbone d'ici 2035.

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Bruno Le Maire a décrété "l'état d'urgence pour sauver notre industrie aéronautique, pour lui permettre d'être plus compétitive et plus décarbonée en produisant l'avion vert de demain."

Quelque 1,5 milliard d'euros de financement public sera consacré dans les trois prochaines années à la recherche-développement dans le but de "parvenir à un avion neutre en carbone en 2035", a annoncé le ministre.

Alors que près d'un tiers de 35 000 emplois consacrés à la R&D (recherche et développement) dans la filière aéronautique sont remis en question par les difficultés du secteur, l'objectif est de préparer les prochaines générations d'avions commerciaux, d'hélicoptères et avions d'affaires dotées de nouveaux modes de propulsion émettant moins de CO2, comme les moteurs à hydrogène et à "très haut taux de dilution".

"C'est une accélération de 10 ans par rapport aux objectifs initiaux de la filière. Cela nous permettra de fixer les nouveaux standards mondiaux de l'avion bas carbone", a estimé la ministre de la Transition écologique Elizabeth Borne.

Afin d'"accélérer la transformation des PME et des entreprises de taille intermédiaires", l'État et les industriels de l'aéronautique se sont aussi accordés pour créer un fonds d'investissement doté de 500 millions d'euros dès cet été, et à terme d'un milliard d'euros.

Dans notre région, sont concernés les établissements d'Airbus à Nantes et à Saint-Nazaire, de même que ses sous-traitants comme Stelia ou Daher, ou à leur tour les sous-traitants de ces entreprises comme Expleo qui pourrait être amené à mettre en œuvre un Plan de Sauvegarde de l'Emploi pour la suppression de 30% de ses effectifs au plan national. En Loire-Atlantique plus de la moitié des salariés de ce bureau d'études travaillent pour Stelia ou Airbus.

La réaction de la CGT Métallurgie

La CGT métallurgie se félicite de cette décision mais souligne que, "pour l’instant, les annulations de commandes d’avions restent extrêmement limitées. Le carnet de commandes reste donc très important, 7 ou 8 années de plan de charge pour Airbus par exemple." Manière de faire remarquer que toute tentative de réduction des effectifs dès à présent dans la filière serait abusive.

Sur la question de "l'avion du futur" la CGT "conteste que ce fonds soit géré par un opérateur privé alors qu’il va être principalement constitué d’argent public. La CGT demande que la BPI (Banque Publique d'Investissement) soit la gestionnaire de cet argent."

 

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