Coronavirus : la file d'attente s'allonge devant les supermarchés à Nantes

On le redoutait, la peur de manquer provoque déjà de longues files d'attente devant les supermarchés. Mais c'est aussi la conséquence de l'interdiction d'accueillir trop de clients à la fois. Il n'empêche, ce rush crée momentanément des ruptures.
 
 

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Claire était venue à 8h25, par précaution cinq minutes avant l'ouverture de ce supermarché de quartier dans l'est de Nantes.

Mais déjà, la file d'attente s'allongeait sur 50 mètres. Néanmoins, étant au début de la file, elle a pu entrer rapidement.

Elle a constaté qu'à l'intérieur tout se passait bien. Le fait de filtrer les entrées préserve pour le moment l'ambiance dans le magasin.
 

"Les gens sont calmes"

"Il n' y avait plus de pâtes et plus de lait a constaté Claire. Et en conserves, pas grand-chose. Mais les gens sont calmes. »

Un couple de retraités s’apprête à charger dans le coffre de leur voiture plusieurs caisses de victuailles. Ils sont munis de masques et sembles pressés, nerveux. 

Lorsque je fais quelques pas vers eux pour discuter, en respectant toutefois près de deux mètres de distance, ils me font clairement signe d'une main tendue de ne pas m’approcher. Leur refus de parler est net. 
Yohann, dans la file, attend de pouvoir entrer dans le magasin. Lui, est plutôt détendu. Il vient faire du complément de course. Il était venu hier lundi mais il n’avait déjà pas trouvé de beurre, ni d’œufs.

"On est cinq à manger à la maison dit-il, trois enfants de 8, 12 et 15 ans".

Il pense revenir samedi prochain. "l’objectif explique-t-il est de tenir plusieurs jours sans revenir, limiter les déplacements."

Christophe a mis un masque lui aussi. Il est venu pour toute sa famille de six personnes. C’est sa femme qui a fait la liste des courses. "Je n’ai pas trouvé de farine !" me dit-il.

Un peu plus loin, Marie-Madeleine elle, n’a pas trouvé de lait.
 

Le rush provoque les ruptures

Si on manque déjà de certains produits, c’est simplement du fait du rush de ces derniers jours explique Jean Leroyer, le responsable de ce Super U. Il faudra que la centrale d’approvisionnement refasse le réassort dans chaque magasin. 

"L’amont va pouvoir fournir, précise-t-il, ça va demander un peu de temps. Mais on va avoir des ruptures sur certains fruits et légumes qui viennent d’Espagne".

A l’extérieur, la file s’est allongée. Il faut désormais compter une demi-heure avant d’entrer. Le filtrage ne vient pas de l’interdiction d’accueillir plus de 100 personnes. 

"En fait, chaque magasin doit s'organiser pour que les courses se fassent dans de bonnes conditions explique Jean Leroyer. Pour que les clients puissent respecter les distances entre eux aux caisses".

Le magasin s’est aussi équipé de plexiglass de protection qui ont été posés entre les hôte(sse)s de caisse et la clientèle.
Etonnement, devant les petits commerces du quartier voisin, pas de longues files d’attentes. Mais il y a tout de même plus de monde que d’ordinaire.

"D’habitude, à 8h30 à l’ouverture, explique Isabelle qui tient une boutique de traiteur,  j’ai le temps de mettre mes étiquettes !". Ce mardi matin, beaucoup d’étiquettes manquent, Isabelle a été obligée de servir tout de suite les clients dont le premier attendait avant que le rideau ne soit levé. 

Mais la boutique ne semble pas encore en manque. 

"Il y a de la nourriture !", rassure Isabelle.
A côté, à la boulangerie, quelques personnes mais pas vraiment de file d’attente à 9h30. Sur le sol, des lignes de ruban adhésif de couleur indiquent la bonne distance à respecter entre chaque client.

Dans les étagères, on constate un peu de vide mais il y a encore du pain. 
"Il n’y a pas tant que ça de clients me dit une vendeuse qui a mis un masque comme ses collègues. Mais les gens prennent beaucoup de pain, des baguettes, des boules…".

Dans la rue, deux retraités discutent avec un jeune homme à vélo. Ils le préviennent.

"Au supermarché, il y a une immense queue" prévient l’un d’eux qui a visiblement renoncé à faire des courses aujourd’hui.
 
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