Trois hommes, âgés de 21, 49 et 56 ans, devaient comparaître ce mercredi 29 janvier devant le tribunal correctionnel de Nantes pour des violences à l'encontre d'une famille supportrice de l'OM au stade de la Beaujoire, le 1er septembre. Le père avait subi un infarctus dans les tribunes avant d'être conduit à l'hôpital.
C'est un procès très attendu qui s'est ouvert ce mercredi 29 janvier 2025 devant le tribunal correctionnel de Nantes : initialement prévu il y a un an, le lundi 22 janvier 2024 exactement, l'audience avait été reportée.
Un supplément d'information avait en effet été ordonné pour l'audition de deux nouveaux témoins, rapportait à l'époque Ouest-France. Un seul des trois supporters mis en cause était présent à cette première audience.
Les audiences de deux des trois supporters ont pu débuter ce mercredi, mais le troisième a été renvoyé d'un an à cause d'un problème de santé de l'avocat de l'accusé concerné.
Seize mois avec sursis ont été requis contre l'un des supporters, quatorze mois avec sursis contre le second ainsi que trois ans d’interdiction d’entrer dans une enceinte sportive.
Le jugement a été mis en délibéré au 17 mars prochain.
Le rappel des faits
Les faits remontent au 1ᵉʳ septembre 2023 lors du match de Ligue 1 qui opposait le FC Nantes et l'Olympique de Marseille.
Une famille venue de Donges, près de Saint-Nazaire et dont le petit garçon de six ans portait un maillot de l'OM, avait été violemment prise à partie par des supporters du FC Nantes.
Le père avait alors été victime d'un arrêt cardiaque, en s'interposant. "Nous avons été agressés durant le match : crachats, insultes, bières jetées au visage ..." expliquait Alicia, la compagne de la victime le lendemain des faits, dans un post sur le réseau social X.
Le père de famille avait été pris en charge dans la foulée par les secours.
Alicia avait ajouté que "certains supporters ont même pris des selfies devant l'ambulance dans laquelle mon mari était en train de se faire réanimer".
Avant d'indiquer, deux jours après ce match comptant pour la 4e journée du championnat de Ligue 1, que son mari "sous le choc" était "vivant" et essayait de "récupérer".
Violences aggravées
Les prévenus, âgés de 21, 49 et 56 ans, sont poursuivis pour des violences commises lors d'une manifestation sportive, aggravées par plusieurs circonstances : pour avoir été commises en réunion, pour partie avec arme par destination et pour partie sur un mineur âgé de moins de quinze ans. Tous avaient été identifiés grâce à la médiatisation de l'affaire.
"Toute la famille est encore très choquée, notamment le petit garçon de 6 ans. Leur état d'esprit, c'est de se reconstruire et d'obtenir des réponses. Elles seront tardives, mais ils les auront", avait déclaré il y a un an Me Etienne Boittin, avocat de la famille, partie civile au procès.
Deux des trois prévenus entendus à la barre
Tour à tour, les deux accusés jugés ce mercredi 29 janvier ont pu s'exprimer à la barre.
Le premier, supporter du FCN, originaire de Montréverd (Vendée), nie toute implication dans ces violences. "Je ne les ai jamais vus", a-t-il assuré, avant d'ajouter, "je suis père de famille, jamais je ne m'en serais pris à une famille et un enfant".
Le second prévenu, originaire de Savenay (Loire-Atlantique), reconnaît avoir "insulté" et "craché" en direction de la tribune Océane, mais que ces comportements n'étaient "pas destinés à la famille".
Inconnus de la justice
Les trois prévenus sont "insérés professionnellement et non connus des services judiciaires", avait précisé le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul, après la garde à vue des trois prévenus le 11 janvier 2024.
"Mon client reconnaît partiellement les faits : il reconnaît des insultes, mais pas de violences physiques, avait déclaré à l'AFP Me Samy Robert, avocat du plus jeune prévenu, avant l'ouverture de la première audience du procès. Il est désolé pour ce père de famille, il s'est laissé entraîner par un mouvement de foule".
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