Ce samedi 14 décembre, les accusés pouvaient s'exprimer une dernière fois, à quelques heures du verdict. Deux d'entre eux se sont excusés tandis qu'un autre, jugé pour complicité, a clamé son innocence à la barre.
Les portes du Tribunal judiciaire de Nantes sont exceptionnellement ouvertes ce samedi 14 décembre. L'heure du verdict a sonné dans l'affaire Nadir Marouf.
Cela après des semaines de longs et intenses débats pour comprendre ce qui a conduit à la mort de ce jeune homme de 18 ans, retrouvé ligoté chez lui, à Saint-Sébastien-sur-Loire, en 2020. Cela lors d'un cambriolage dans l'appartement familial.
Quatre hommes, âgés de 34 à 63 ans, sont mis en cause dans l'affaire. Trois d'entre eux sont les principaux suspects, jugés pour vol avec violence ayant entraîné la mort. Puis, un autre homme est jugé pour complicité, suspecté d'avoir joué un rôle clé dans la préparation et les suites du vol.
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Celui-ci est considéré par les parties civiles comme le "cerveau" du vol au cours duquel Nadir a été tué. Il était effectivement bénévole à la mosquée où le beau-père du jeune garçon est alors trésorier adjoint. D'après l'accusation, cet homme était le seul à savoir qu'il lui arrive de conserver chez lui de l'argent de la mosquée. C'est ce que les trois autres accusés cherchaient à voler, dans la nuit du 8 au 9 août 2020.
Tous avaient l'occasion de s'exprimer une dernière fois à la barre, ce samedi matin.
"Je suis désolé pour Nadir"
Devant la Cour d'assises, deux des principaux suspects se sont alors excusés tandis que le troisième a rappelé la pauvreté dans laquelle il a vécu, demandant ainsi aux jurés d'être compréhensifs.
Quant au quatrième homme, il s'est contenté de quelques mots, clairs : "Je suis désolé pour Nadir, mais je suis innocent."
Pour rappel, ce vendredi 13 décembre, l'avocate générale a requis des peines allant de 25 à 30 ans de prison pour les trois principaux suspects et de 18 ans pour celui accusé de complicité. Lors de son réquisitoire, elle avait par ailleurs dénoncé une "mise à mort lente et de sang-froid."
Cela dans une affaire où, selon cette magistrate, "il restera forcément des zones d'ombre (notamment) sur la place de chacun dans ce funeste commando."
Le verdict devrait tomber en fin d'après-midi, ce samedi.
Une scène macabre
Le corps de Nadir, 18 ans, a été trouvé le 9 août 2020 au domicile familial, à Saint-Sébastien-sur-Loire, poignets et chevilles attachés, des plaies sur le corps et un oreiller sur le visage.
Cette scène macabre, c'est une amie du jeune homme qui l'a découverte. À ce moment-là, le reste de la famille de Nadir était en Espagne pour des vacances.
Plus tard, l'autopsie a conclu à une mort par asphyxie. Ce sont les traces ADN relevées sur place et des études de téléphonie qui ont alors permis aux enquêteurs de remonter jusqu'aux trois principaux suspects, interpellés dans les mois suivants.
À l’encontre de ces trois accusés de nationalité algérienne, l'avocate générale a ainsi demandé, en plus des peines de prison, une interdiction définitive du territoire français. "Ce que le travail d'enquête révèle, c'est que nous ne sommes pas face à un cambriolage qui a mal tourné, mais à un projet criminel", a-t-elle alors déclaré dans son réquisitoire de ce vendredi.
Avec Lucie Reynaud, journaliste sur place.