"La Folle Journée vivra", le directeur artistique du festival et la ville de Nantes dénoncent le désengagement financier de la région

En pleine Folle journée, René Martin, son directeur artistique et Johanna Rolland, maire de Nantes, cosignent une tribune qui déplore le désengagement financier de la région Pays de la Loire. Ils rappellent que les festivals sont d'abord et avant tout "des produits de haute nécessité".

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"Cette année, nous avons l’immense plaisir de fêter ensemble les 30 ans de la Folle Journée de Nantes. Trois décennies au cours desquelles une intuition originale s’est muée en un festival de musique classique qui est aujourd'hui par sa fréquentation le plus grand en France et un des plus grands en Europe", en cette date anniversaire, René Martin, fondateur de la Folle Journée et Johanna Rolland, maire de Nantes plantent le décor.

Une tribune dans laquelle ils règlent leur compte, après la suppression des subventions décidées par Christelle Morançais et votées par la région. Un coup de rabot à hauteur de 180 000 euros.

C'est le moment auquel une de ses tutelles historiques, un de ses partenaires publics importants décide de ne de plus le soutenir

René Martin et Johanna Rolland

Communiqué de presse

Pour la maire de Nantes et le directeur artistique, "l'évènement, dans son ampleur et son rayonnement est un des piliers d’un écosystème bien vivant autour de la musique classique, professionnel et amateur, qui va de l’Orchestre National des Pays de la Loire au Conservatoire à Rayonnement Régional en passant par Angers Nantes Opéra dont les chiffres de fréquentation remarquables, témoignent du dynamisme."

"La folle Journée vivra"

"Il offre à des publics éloignés, voire très éloignés la possibilité de participer à la vie culturelle de notre territoire parce que la solidarité, l’accès de tous les publics, quel que soit leur âge ou leur condition, fait désormais partie de l’ADN de la manifestation. Il est incommensurablement précieux par l’importance des retombées économiques directes et indirectes qu’il provoque pour le territoire métropolitain comme pour la région", écrivent-ils.

La Folle Journée de Nantes vivra et continuera de se déployer dans notre ville, dans notre métropole et partout où elle sera désirée

René Martin et Johanna Rolland

Communiqué de presse

Plus de 3 millions de spectateurs en 30 ans

"Oui, la culture, les arts, la musique, les festivals sont d’abord et avant tout des produits de haute nécessité parce qu’ils permettent le rassemblement du plus grand nombre et l’émancipation de chacune et de chacun", rappellent Johanna Rolland et René Martin

Le contexte de crise des finances publiques nous appelle à la responsabilité, mais il ne nous oblige pas à faire de la vie culturelle une variable d’ajustement ou à produire des discours stigmatisant pour les artistes et les publics

René Martin et Johanna Rolland

Communiqué de presse

"Nous réaffirmons que l’émotion qui naît lors d’un concert dans l’interprétation vivante et vibrante d’interprètes engagés rend chacune et chacun un peu plus présent au monde. Cette présence fait commun, elle fait même liberté, égalité et fraternité, elle fait République. Nous en avons besoin, il nous revient de la protéger et de l’amplifier", concluent-ils.

Des badges en vente à la Folle Journée, pour soutenir la culture. © Vincent Raynal/France 3 Pays de la Loire

"On sait qu'on va être en déficit"

"On a juste envie de dire, dans tous les cas, que la culture, les acteurs culturels et le public, ce n'est pas facultatif dans une société. Et que la Folle Journée de Nantes a 30 ans, que c'est presque le plus gros festival au monde de musique classique. Il n'y a pas d'équivalent qui réunisse 1500 musiciens, 18 000 œuvres jouées", constate François Gabory Directeur administratif général de l'événement.

On va faire les comptes à la fin. On sait qu'on va être en déficit, quoi qu'il arrive. Et puis, après, on va travailler.

François Gabory

Directeur administratif général de la Folle Journée

"On va essayer de proposer des choses différentes, mais sans augmenter les tarifs pour le public. C'est un casse-tête qui s'annonce devant nous. Inévitablement, on ne nous laisse pas le choix que de trouver des solutions. On va faire des économies à droite et à gauche", explique le directeur administratif général. Avant de promettre ; "Il nous manquera de l'argent, mais l'année prochaine la Folle Journée aura lieu."

François Gabory, administrateur général de la Folle Journée © Vincent Raynal/France 3 Pays de la Loire

Les fleuves en musique en 2026

D’abord ancrée à Nantes, la Folle Journée a gagné d’autres villes de la région des Pays de la Loire. Elle s’est aussi exportée à l'international, de Lisbonne à Tokyo, de Varsovie à Bilbao.

En 30 ans, l'événement s'est incarné en plus de 6400 concerts donnés par 42 250 artistes pour plus de 3 millions spectateurs.

Le succès ne dément pas avec plus de 130000 visiteurs cette année la cité des congrès a fait carton plein.

L'an prochain, la Folle Journée honorera "les fleuves".

"Cela va me permettre des œuvres exceptionnelles. Et puis d'inviter beaucoup de musiciens de différents continents. Vous avez la Loire, à la Renaissance, tous les grands compositeurs sont venus dans les châteaux pour composer. Il y a le Danube qui part de Vienne et qui traverse Budapest,14 pays au total. Et puis la Volga, le Mississippi. On va raconter toute l'histoire du jazz, de magnifiques histoires", annonce René Martin, serein. 

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