L'audience aura lieu mercredi 19 septembre, au tribunal administratif de Nantes. 4 associations assignent les autorités pour demander l'hébergement et l'amélioration des conditions sanitaires pour près de 600 migrants installés dans le campement du square Daviais.
Au dernier recensement, on dénombrait près de 450 tentes installées autour du square Daviais, en centre-ville de Nantes. À raison de 2 à 3 migrants par tente, pas loin de 600 personnes vivent donc dans des conditions plus que précaires, avec un seul point d'eau, sans ramassage d'ordures, des bottes de paille pour uriner, les premières toilettes publiques se trouvant à plusieurs centaines de mètres, du côté de la gare routière.
C'est pour protester contre ces conditions indignes que 4 associations nantaises et une dizaine de migrants ont déposé un référé liberté devant le tribunal administratif. Objectif : obtenir de l'Etat et de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration, l'hébergement des demandeurs d'asile, conformément au droit français, ainsi qu'une amélioration des conditions sanitaires.
Des sanitaires et des repas
"Nous demandons l'installation de points d'eau, de toilettes, de douche, ainsi que l'accès sans restrictions aux laveries du CCAS et aux bains douches. Nous demandons également que 2 repas par jours puissent être distribués, et la mise en place sans délais d'une collecte d'ordures sur le square Daviais", explique Stéphanie Rodriguez-Devesas, l'une des avocates en charge du dossier. Par ailleurs, les requérants demandent à la préfecture et à l'Agence Régionale de Santé d'allouer des moyens suffisants pour que la permanence d'accès aux soins soit assurée pour l'ensemble des migrants. Enfin, il est demandé que l'OFII, la préfecture, la ville de Nantes et la métropole transmettent la liste des ressources foncières permettant d'héberger des migrants, dans un délai d'une semaine, avec une nouvelle audience.
Des précédents à Calais
"Il y a eu des précédents à Calais, et c'est sur ce modèle que nous avons formulé notre requête", précise Stéphanie Rodriguez-Devesas. En 2015, les associations n'avaient pas obtenu l'hébergement des demandeurs d'asile, mais avaient eu gain de cause sur les améliorations sanitaires, obtenant l'installation de toilettes et de points d'eau, ainsi qu'une meilleure prise en charge des mineurs isolés. La préfecture avait fait appel, mais le Conseil d'Etat avait ensuite validé l'installation de points d'eau.
Une audience mercredi
L'audience aura lieu mercredi à 9h. Sont convoquées la préfecture, la ville de Nantes et la métropole nantaise, la direction de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration, la direction de l'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire et le CCAS de Nantes.
Les associations requérantes sont la Cimade, la Ligue des Droits de l'Homme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, et l'association de soutien au collectif des enfants étrangers.