Un laboratoire de l'IMN de Nantes enchaine depuis 1997 les partenariats publics-privés pour mener des recherches appliquées sur les batteries électriques. 13 brevets internationaux ont été déposés. 

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Au coeur du développement des énergies renouvelables, la recherche sur les batteries est amenée à jouer un rôle central : essentielle à l'utilisation des téléphones comme à de nombreux véhicules, la batterie peut aussi conditionner l'efficacité de la production éolienne ou photovoltaïque - en permettant de la "lisser", de stocker l'énergie produite pour une utilisation ultérieure.

C'est notamment pour constater les conséquences de leur recherche au quotidien que plusieurs chercheurs de l'Institut des Matériaux Jean Rouxel de Nantes ont noué, depuis 1997, un partenariat avec le groupe Bolloré et sa filiale, Blue Solutions.

Le laboratoire responsable de la thématique du stockage de l'énergie tente donc d'améliorer la durée de vie des batteries, l'impact environnemental des matériaux utilisés - notamment le cobalt. "Travailler avec Bolloré nous permet de connaître leur process de travail et de fabrication, pour trouver des solutions qu'ils vont pouvoir industrialiser", explique Philippe Moreau, chercheur du laboratoire.

Une batterie à l'eau de mer

Des doctorants formés par l'IMN ont été engagés par l'entreprise pour travailler sur cette thématique. Des groupes de recherches communs existent sur différents projets, en fonction des applications. "Pour le stockage d'énergies renouvelables, une des nouvelles technologies est d'utiliser une solution aqueuse comme électrolyte", la partie conductrice située entre les pôles positifs et négatifs d'une batterie. Beaucoup moins coûteuse et dangereuse que les solutions au carbonates utilisées pour l'instant, cette découverte pourrait peut-être devenir une norme : "si elle est commercialisée, ce ne sera sans doute pas avant 2030", tempère Philippe Moreau.

Fréquents dans les recherches appliquées, les partenariats publics-privés dans la recherche sont parfois l'objet d'une attention particulière : risques de conflits d'intérêts, de recherche orientée vers les besoins des entreprises... "Nous n'aurions pas continué pendant 20 ans si nous n'avions pas été libres", répond Philippe Moreau. "Nous sommes les auteurs des brevets, donc les détails de l'exploitation sont gérés par le CNRS". Par ailleurs, travailler en collaboration avec une entreprise privée n'empêche pas de publier, sans cependant rentrer dans les détails des découvertes.

"Pour nous, c'était quand même important que la technologie développée soit fabriquée en France", termine Philippe Moreau. "Et nous ne collaborons pas qu'avec Bolloré, mais avec d'autres acteurs du privé". Depuis le début de la collaboration, 9 thèses et 52 publications scientifiques ont été réalisées par les équipes du laboratoire dédié au "Stockage et Transformation Electrochimiques de l'Energie".

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