L'antenne locale de FIP Nantes va cesser d'émettre tout comme celles de Strasbourg et Bordeaux. La décision s'inscrit dans le plan global d'économies à Radio France. Pourtant, selon ses salariés, la locale nantaise est "la 1ère radio musicale avec 5% en part d'audience" dans la métropole.
Les postes des animatrices de FIP, les "Fipettes", qui assurent en particulier les flashs info et relayent les activités culturelles locales, seront supprimés dans les prochains mois, ainsi que les postes de coordinateurs. Au total 14 postes en CDI sont concernés dans les antennes locales de Nantes, Strasbourg et Bordeaux.
Cette décision s'inscrit dans un vaste plan d'économies de 60 millions d'euros à Radio France, présenté jeudi 14 novembre par Sybile Veil, présidente de Radio France.
Selon la directrice de la station Fip, Bérénice Ravache, quatre nouveaux postes de délégués musicaux seront créés dans les trois villes concernées, "des points de contact physiques avec les acteurs culturels locaux".
"J'ai souhaité qu'on puisse renforcer le côté hors du temps de Fip, loin de l'agitation du monde", a-t-elle précisé, insistant sur le côté "éclectique, indépendant et exclusif" de Fip, qui diffuse 42 000 titres différents par an. Les flashs d'actualité vont aussi être supprimés au profit de rendez-vous culturels.
Le plan de départ volontaire annoncé par Radio France prévoit le départ de 299 salariés. Bérénice Ravache a précisé que si les salariés de Fip choisissaient de rester, ils pourraient intégrer les réseaux France Bleu ou les équipes numériques de Radio France, sans quitter leur ville.
Quatre syndicats appellent à la grève à partir de lundi 25 novembre.
Ce n'est pas la première fois que les Fipettes nantaises se battent pour le maintien de la radio. Depuis 1988, les locales ont vécu des périodes de tempêtes avec des menaces de fermeture. Pourtant, "FIP est la première radio musicale à Nantes", affirme Yolande Brun, l'une des animatrices de la locale Nantes/Saint-Nazaire.Suppressions de postes à Radio France : plusieurs syndicats appellent à la grève à partir de lundi
Les organisations syndicales s'opposent au plan de 299 départs volontaires présenté par la direction du groupe radiophonique. Plusieurs syndicats à Radio France appellent à la grève à partir de lundi 25 novembre, pour dénoncer le plan de départs volontaires "qui porte sur près de 300 salariés" du groupe public.
"Nous avons toujours résisté comme le village gaulois d'Asterix mais résister aujourd'hui, c'est un peu différent car ce plan de départ est annoncé, daté. On a des soutiens par dizaines depuis l'annonce, de nos partenaires, des acteurs politiques locaux." Notamment des 24 maires de la métropole nantaise.
Une pétition contre la fermeture de la locale a été lancée, elle rassemble déjà plus de 45 000 signatures.Que serait Nantes sans FIP ?
— Florent Auclair (@florentauclair) November 21, 2019
Souvenirs des mes études à Nantes avec Fip dans les oreilles ? pic.twitter.com/FQRFJP2Lie
Yolande et ses collègues avaient aussi réussi à sauver leur radio en 2000 tandis que cinq antennes locales de Fip avaient disparu du paysage radiophonique.
En mars 2017, elles étaient de nouveau montées au créneau, leur direction prévoyant alors la fermeture des stations de Nantes, Strasbourg et Bordeaux.