Trouver une place pour son enfant en centre de loisirs s'avère de plus en plus difficile à chaque rentrée dans la 6ème ville de France. Une mère de famille dénonce cette situation et lance une pétition.
A chaque rentrée, c'est la même galère, il faut se déplacer et faire la queue parfois pendant des heures.
Ce lundi, Juliette Dubus, mère de famille, se rend à la maison de quartier de l'île de Nantes pour inscrire son fils de 4 ans aux prochaines vacances scolaires de la Toussaint.
Des heures d'attente pour rien
Le début des inscriptions est fixé à 14h. Elle prend un peu d'avance et arrive sur place à midi, "les premiers étaient arrivés à 8h35 (...) il y avait déjà 27 personnes devant moi. Je n'ai donc pas pu rester pour inscrire mon fils, n'ayant pas pu poser de demi-journée : je n'ai pas de solution de garde pour les vacances de la Toussaint."
Installée à Nantes depuis 5 ans, Juliette Dubus ne se fait pas d'illusions. Le même parcours du combattant se profile aux prochaines vacances de Noël, février, Pâques ou l'été car les inscriptions sont à renouveler pour chaque période.
Seule consolation, cette mère de famille reste prioritaire pour les inscriptions du mercredi après midi en accueil de loisirs. Ce statut est délivré à condition d'avoir fréquenté la structure au moins 15 jours l'année précédente. C'est le cas de son fils. Elle s'estime donc "heureuse" ayant été témoin sur place de conversations ubuesques : "Un de vos enfants est prioritaire mais pas les deux autres".
Pour ceux qui n'ont pas atteint le quota, il est conseillé de revenir un autre jour pour s'inscrire s'il reste des places...
Autres griefs : la lourdeur des procédures administratives avec leurs documents à remplir à chaque trimestre et des calculs de tarification compliqués où il serait facile, selon elle, de se tromper.
Pour Juliette Dubus, cette situation pose un réel problème de société.
Face au manque de places en centre de loisirs, comment faire garder son ou ses jeunes enfants lorsque l'on travaille ou que l'on a pas suffisamment de congés ?
Elle donne notamment cet exemple probant : "la fermeture du centre tous les mercredi des vacances à 17h30 !! Car il est bien connu qu'un parent qui travaille peut partir à 16h30 tous les mercredi et affronter 1h de bouchon dans le centre ville de Nantes pour que son bambin ne se retrouve pas au commissariat".
Pour alerter et rassembler les familles concernées par le manque de places, elle a donc eu l'idée de cette pétition avec l'espoir de faire bouger les choses. En trois jours, le document mis en ligne a déjà récolté une centaine de signatures à Nantes.
Nantes est en retard numérique
Autant de récits de parcours et de propositions. Ainsi, Gwenaelle Ménétrier, signataire de la pétition, raconte qu'elle a "du attendre plus de 3h pour qu’on m’explique que je n’aurai pas de place pour mon enfant ... Pourquoi ne pas mettre en place une procédure d’inscriptions en ligne et par la suite engager le nombre d’animateurs nécessaire ?!".
De son côté, Maud Giraudeau estime que "face à la croissance de Nantes, il faut d'urgence plus de places, et un système d'inscription en ligne !". Pour beaucoup, il faudrait commencer par mettre en place un guichet unique.
La ville de Nantes a confié à la gestion des accueils de loisirs le mercredi après-midi et pendant les vacances à l'association éducative Accoord. Celle-ci dispose d'équipements et d'équipes d'animation dans les différents quartiers.
La pétition est adressée directement à Johanna Rolland, la maire de Nantes qui a passé une délégation de service public avec l'association Accoord.
De son côté, la direction de l'asso n'a pas souhaité donner suite à nos sollicitations.