Nantes : on vous dit pourquoi les auto-écoles se mobilisent contre le permis en ligne

Nouvelle journée de mobilisation des écoles de conduite ce lundi 4 mars. Les moniteurs d'auto-école manifestent à Nantes et Lyon contre l'"uberisation" du permis de conduire. 300 véhicules étaient réunis au petit matin à La Beaujoire avant une opération escargot vers le centre-ville de Nantes.

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Le 11 février dernier, 5 000 véhicules auto-écoles étaient rassemblés à Paris, 10 000 sur l'ensemble du territoire français pour défendre leur profession.

A l'occasion d'une nouvelle journée d'action ce lundi 4 mars, les professionnels de l'éducation routière entendent "alerter les pouvoirs publics sur l’absolue nécessité du respect de la réglementation qui encadre l’enseignement de la conduite et de la sécurité routières."

Dans leur collimateur, la société Le Permis Libre, dont la fermeture a été prononcée par le préfet du Rhône en avril dernier et passée en jugement tribunal administratif le 20 novembre 2018.

Une fermeture qui n'est, à ce jour, toujours pas effective, dénoncent les moniteurs auto-écoles.
"Cette fermeture n'a pas été confirmée, le tribunal administratif a annulé la décision préfectorale", explique Lucas Tournel, président du Permis Libre, jeune startup qui compte, en ce moment, 50 000 prétendants au permis de conduire.

Cette plateforme en ligne, tout comme Ornikar ou En voiture Simone, propose un permis de conduire à moindre coût pour les candidats.  Des start-up qui, selon les auto-écoles, mettent à mal la profession, bradant l'enseignement classique qu'elles dispensent.

"Dans l'éducation nationale, on ne demande pas aux élèves de rester apprendre chez eux. Les profs leur proposent éventuellement des compléments de cours en ligne", explique Nicolas Boissel, gérant d'une auto-école à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, "nous c'est pareil, on met en complément le code en ligne, mais on dispense avant tout notre enseignement devant nos élèves par le biais de nos intervenants".

"On un modèle économique différent de celui des auto-écoles", poursuit Lucas Tournel, "on a juste pris tout ce qui marchait, enlevé tout ce qui ne marchait pas et apporté des améliorations".

 

Des permis en ligne à prix attractif




699 à 750 euros, c'est, en moyenne, le prix proposé par les auto-écoles en ligne pour obtenir son permis de conduire.

Selon une étude réalisée en juin 2016 par l'UFC Que Choisi, le prix proposé par les auto-écoles traditionnelles est, en moyenne, de 1 804 euros.

Le permis comprend deux volets : une partie théorique et une partie pratique. 20 heures de conduite au minimum sont nécessaires pour l'obtention du permis de conduire.

Pour Nicolas Boissel, les plateformes en ligne sont "un miroir aux alouettes", "ils sont au final plus chers que nous. Leur prix d'appel est basé sur 20 heures de formation mais les élèves doivent souvent prendre plus de leçons pour réussir".

Sans compter, selon lui, les candidats au permis de conduire qui, de guerre lasse, reviennent dans le circuit traditionnel.
"J'en ai quelques uns depuis 2-3 mois" poursuit le moniteur d'auto-école tarbais, "mais c'est l'explosion dans certaines auto-écoles à Toulouse. Le problème c'est que, lorsque ces élèves reviennent, ils ont de grosses lacunes sur le code de la route".

Lucas Tournel estime, pour sa part, que sa plateforme permet d'obtenir le permis en "32-33 heures de formation en moyenne, là où il en faut environ 35 en auto-école traditionnelle" avec un taux de réussite de "90% pour le code, 70% pour la conduite" pour sa plateforme.

 

Le rapport qui énerve les auto-écoles



Le 2 février dernier, la députée du Gard (LREM) Françoise Dumas remettait un rapport préconisant notamment une réforme de l'agrément des auto-écoles.

"Cette réforme va dans le sens des utilisateurs", se félicite Lucas Tournel.

A contrario, cette mesure est dénoncée par les organisations professionnelles qui y voient une "uberisation" au profit des plateformes en ligne.

"L'agrément des plateformes en ligne est caduc" poursuit Nicolas Boissel, "une auto-école a un agrément départemental. Ornikar, implantée à Nantes, a un agrément départemental mais essaime au national. Ces plateformes demandent aux élèves de s'incrire à l'examen du permis de conduire en tant que candidat libre pour contourner le système".

"Notre agrément est tout à fait valable au niveau national", se défend Lucas Tournel.

"Avec un système hors-sol (en ligne), on confisque l'accès au permis de conduire dans la France moyenne et la France profonde, là où on a le plus besoin de mobilité" déplorait mi-février Patrice Bessone, président du principal syndicat d'auto-écoles (CNPA-Education routière).

Ce lundi matin, les moniteurs auto-écoles se sont rassemblés au petit matin à La Beaujoire avant de rejoindre la préfecture à l'occasion d'une opération escargot en ville. 




 

 






 



 
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