A Nantes, la marche pour la science partira de la place du Bouffay, samedi 22 avril, à 14h. Un mouvement mondial, pour défendre les sciences malmenées par les coupes budgétaires, les discours fantaisistes, et les "fake news" ou faits alternatifs.
Elle partira à Nantes de la place du Bouffay, samedi 22 avril à 14h. La marche pour les sciences, déclinaison locale d'un mouvement parti des Etats-Unis, en réaction aux prises de position de Donald Trump. Depuis son élection, le président américain multiplie les attaques : coupes budgétaires, nomination d'un climatosceptique à la tête de l'agence américaine de protection de l'environnement, déclarations fantaisistes sur la vaccination...
Plus largement, l'inquiétude des scientifiques américains rejoint celle de nombreux chercheurs partout dans le monde, qui souhaitent réaffirmer l'importance des méthodes scientifiques, basées sur l'analyse rationnelle, plutôt que sur des opinions ou des croyances. 54 pays, 605 villes organiseront des marches pour défendre l'indépendance, la liberté de la recherche scientifique, et un meilleur dialogue entre science et société.
En France, de nombreuses universités, comme celle de Nantes, ont rejoint le mouvement, ainsi que des organismes nationaux, comme l'INSERM, le commissariat à l'énergie atomique, ou le CNRS, dont Alain Fuchs, le président, décrit ainsi son engagement : "Nous devons expliquer aux citoyens que la science est fragile et peut disparaître dans un contexte de chaos culturel".
Organisée pour la journée mondiale de la Terre, la marche tombe fort opportunément en France, à la veille du premier tour de l'élection présidentielle. Apolitique, le mouvement n'appelle pas à voter pour un candidat en particulier. Cependant, dans un contexte où de nombreux laboratoires font face aux restrictions budgétaires et au gel des recrutements, les chercheurs souhaitent rappeler l'importance des sciences.... A Nantes, Hélène Cecilia, ingénieure à l'INRA, précise : "J'aimerais que cette marche remette un peu de science dans le débat, ce qui n'a pas été beaucoup le cas pendant cette campagne. Je souhaite que le futur président, quel qu'il soit, se rappelle que la recherche, c'est important, qu'elle reflète bien souvent la santé d'un pays."
Diplômée l'année dernière, la jeune femme est particulièrement impliquée dans l'organisation de la marche : "Je suis contractuelle, en CDD, et donc, je suis particulièrement au fait de la précarité dans le milieu de la recherche. "
Au-delà de ces considérations, Hélène Cécilia aimerait voir s'estomper les frontières entre la société civile, et le monde scientifique.
Car ce qui préoccupe aussi de très nombreux chercheurs, c'est le succès croissant des théories conspirationnistes, des fake news, des faits alternatifs. Comme le rappelle Droupix, blogueur nantais qui marchera samedi, le terme "Post-vérité" a même été élu mot de l'année par le dictionnaire d'Oxford.
Quant à Prof Okita, you tubeur, qui sera lui aussi samedi place du Bouffay, il rappelle dans cette vidéo, les rapports souvent conflictuels entre sciences et politique.