Les centaines de migrants installés depuis cet été dans un campement sauvage en plein centre-ville de Nantes sont menacés d'expulsion. La requête du maire de Nantes sera examinée ce mercredi par le Tribunal administratif.
C'est un rebondissement de taille dans le feuilleton estival des migrants installés square Daviais en plein centre-ville.
La ville de Nantes a finalement décidé de saisir le Tribunal administratif pour ordonner l’expulsion des 500 migrants vivant sous tente.
Il s'agit bel et bien d'un revirement inattendu car Johanna Rolland , la maire de Nantes, s'était jusqu'à présent opposée à l'évacuation du site, demandant à la Préfecture de Loire-Atlantique de proposer des solutions d'hébergement durables.
Ce bras de fer entre la Mairie et l'Etat avait culminé le 23 juillet lorsque le square avait été évacué par les forces de l'ordre sur décision de justice. Les migrants avaient alors pris la direction d'un lycée désaffecté avant d'en être délogés à nouveau, cette fois à la demande de la mairie pour des raisons de sécurité. Depuis cette date, ces personnes à la rue, originaires de plusieurs pays du continent africain, avaient regagné leur campement d'origine. Sur place, les conditions de vie sont catastrophiques au niveau sanitaire malgré la solidarité des Nantais qui se sont émus de cette détresse humanitaire et ont beaucoup agi pour fournir des repas à tous.Alors que de nombreuses associations se sont mobilisées sur le terrain pour venir en aide aux migrants, quatre d'entre elles -Cimade, Ligue des droits de l'homme, le MRAP et l'association de soutien au collectif des enfants étrangers- ont déposé un référé au Tribunal administratif de Nantes. Elles réclament des différentes autorités compétentes des solutions d'hébergement pour les réfugiés et une amélioration des conditions de vie sur le campement provisoire avec l'installation de sanitaires et douches.
Une double requête en justice cohérente
Les avocats ont donc appris la veille de l'audience l'existence de la requête déposée par la mairie. La responsable du service de presse de la ville confirme l'information de manière laconique en rappelant la position de Johanna Rolland : "pas d'expulsion sans solution". En clair, pas d'expulsion sans transfert vers des solutions d'hébergement durables.
Vers une solution humanitaire
Ce soir, cette prise de position semble rassurer les associations locales présentes au quotidien sur le square Daviais. Corinne Ducleux, membre du collectif de soutien aux migrants de Nantes, espère entendre mercredi au cours de l'audience "des propositions concrètes, pérennes et inconditionnelles pour toutes les personnes à la rue". Les associations ont par ailleurs eu confirmation en fin de journée d'une réunion ce mercredi en mairie.
L'audience se tiendra mercredi 19 septembre à 9h, les jugements du tribunal administratif devraient être rendus sous 24 ou 48 h. L'intersyndicale des associations appelle les citoyens à une manifestation samedi square Daviais à Nantes.