Narcotrafic dans le quartier Bellevue à Nantes, sept hommes jugés à la cour d'assises de Rennes

À la cour d'assises de Rennes, du 14 au 24 janvier, sept hommes seront entendus sur des règlements de compte sur fond de trafic de drogue. Des faits qui se sont déroulés notamment dans le quartier Bellevue à Nantes en 2019.

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2019 restera une année noire dans le quartier populaire de Bellevue à l'ouest de Nantes. 

Pendant plusieurs mois, les habitants ont vécu au rythme des balles.

64 tirs et 8 blessés

À l'époque déjà, lors de rassemblement d'habitants dans le quartier, certains se confiaient inquiets : "Le soir, surtout quand on a fini notre travail, on se retrouve tous ici. Et alors, il y a des balles qui viennent comme ça au hasard, une balle perdue, vous savez, ça part pour rien du tout, rien qu'hier quatre sont parties ou je ne sais pas combien". 

On a peur, il nous faut de la sécurité

Un habitant du quartier Bellevue à Nantes

interviewé en 2019

À l'époque, soixante-quatre tirs et huit blessés sont recensés en quelques mois. Un triste tableau qui mêle des agressions avec arme à feu certains soirs comme en pleine journée. En avril 2019, c'est une place à l'arrêt du tramway qui en fait les frais.

Mobilisation des habitants

En réaction, des habitants se mobilisent et organisent des marches de protestation pour réclamer la fin des fusillades.

"L'espoir, il est déjà sur le fait que chacun accepte de vivre ensemble, qu'on puisse effectivement lutter contre des cartels de drogue qui existent et qui sont quand même malheureusement assez importants sur les quartiers. Et autrement que chacun puisse trouver un travail pour essayer de s'épanouir, c'est aussi un des vrais problèmes qu'on peut trouver derrière", lâche un habitant mobilisé.

Mais ces violences sur fond de trafic de drogue, et les règlements de comptes en cascade sont aussi le quotidien des policiers. Ils viennent eux-mêmes l'expliquer devant la population dans des réunions publiques. 

En 2019, les fusillades de Bellevue ont même fait réagir les élus locaux. À commencer par la maire PS de Nantes, Johanna Rolland.

"La ville va continuer de se mobiliser. Nous avons augmenté les effectifs de la police municipale pour tout ce qui est la sécurité du quotidien, la vidéoprotection, les caméras dans le centre-ville comme dans les quartiers et dans le projet que nous imaginons à Bellevue, y compris dans l'aménagement des places, des rues", précise alors l'édile.

Nous prenons en compte le sujet de la sécurité

Johanna Rolland

Maire (PS) de Nantes

À Bellevue, depuis 2019, la guerre des gangs semble s'être un peu apaisée. Il y a quelques jours, le ministre de l'Intérieur a promis des renforts de police à Nantes. Une poignée de CRS supplémentaires seront déployées dans les quartiers.

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Tentatives de meurtre

Au total, à la cour d'assises de Rennes, ce sont sept hommes âgés de 25 à 41 ans qui seront jugés pour des actes de violence à Nantes qui ont culminé entre février et avril 2019. Deux bandes rivales s'affrontaient, celles du quartier Malakoff et celles du quartier Bellevue.

Les prévenus sont poursuivis pour certains pour tentative de meurtre, pour d'autres pour complicité de tentative de meurtre, association de malfaiteurs et détention d'armes et munitions de catégorie A et B. Le tout en bandes organisée et sur fond de trafic de drogue, un vaste trafic essentiellement de cannabis en provenance du Maroc.

Le procès durera deux semaines, du mardi 14 au vendredi 17 puis du lundi 20 au vendredi 24 janvier 2025 inclus.

Il se tient à Rennes, car c'est la juridiction interrégionale spécialisée de Rennes qui a mené l'enquête.

Il porte le nom de "Gomorra" en référence au roman de Roberto Saviano et du film Gomorra, sur un puissant phénomène mafieux napolitain en Italie.

La pression autour de ce long procès qui remue les rivalités entre gangs est telle que d'importantes mesures de sécurité seront appliquées dans l'hypercentre de Rennes.

A noter sur place: un bouclage complet autour du Parlement de Bretagne et des policiers extrêmement nombreux. Aucun véhicule n'est autorisé à entrer dans le secteur entre 8 heures et 20 heures le soir. Certains accès piétons sont fermés.

Ce matin, la cour a tiré au sort les jurés, six jurés au total, qui vont devoir juger l'affaire.

L'avocat d'un des prévenus a contesté devant la cour le fait qu'il soit prévu d'entendre l'un des témoins clés en visioconférence. Un témoin clé qui n'est autre que le chef présumé de la bande rivale et qui est actuellement détenu à Rennes. 

Mais le président de la cour, tout en entendant la contestation de l'avocat, a souligné les risques que comportait l'extraction de ce détenu depuis la prison de Rennes.

C'est dire la tension et les risques sécuritaires qui marquent le début de ce procès.

À Nantes, le collectif du 24 mai, fondé suite aux violences de 2023 appelle "les habitants et les habitantes de Nantes nord et des quartiers de l’agglomération, les associations, les agents publics, les professionnels et les commerçants, les organisations syndicales et les partis politiques à un rassemblement pour dire non à la violence, non au deal, non à la dégradation de la qualité de vie dans les quartiers et dans la ville".

Le rendez-vous est ce mardi 14 janvier 2025 de 17 heures à 19 heures à l'arrêt Chêne des Anglais, tram 2.

Avec Pacôme le Mat et Myriam Thiébaut.

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