Coronavirus En pleine épidémie, non, le CHU de Nantes n'a pas lancé d'appel aux dons urgent pour sauver une petite fille

L'histoire circule depuis 2003 et refait surface régulièrement. Non, le CHU de Nantes n'a pas lancé un appel pour sauver une petite Lucie atteinte d'une grave leucémie. Ceci n'est qu'un canular qui ressort de nouveau à l'heure où le CHU a d'autres chats à fouetter avec l'épidémie de coronavirus.

L'histoire a maintenant plus de quinze ans, et elle revient régulièrement par chaîne de mails ou via les réseaux sociaux. Ces derniers jours, on la voit de nouveau revenir sur les réseaux sociaux, Twitter et Facebook en tête, avec un message partagé plusieurs milliers de fois. Sans compter les messages de vos connaissances sur Messenger. 

Ces jours-ci, alors que le corps médical doit faire face à la pandémie de covid-19, cette "fake news", cette fausse info circule de nouveau.

Comme nous le confirme le CHU de Nantes ce mardi 24 mars : "On ne voit que ça. Impossible de casser cette chaîne de mail !!!"

Le 26 juillet dernier, le CHU de Nantes avait de nouveau dû monter au créneau pour souligner que le Dr Riaudeau n'existe pas et que le centre hospitalier ne recherche "pas de personne de groupe A-rhésus négatif !" On le répète encore une fois : non, l'hôpital de Nantes n'a pas lancé d'appel urgent aux dons pour sauver une petite fille. Celui d'Angers non plus. Tout ceci n'est qu'un canular.

Sur le message partagé sur les réseaux sociaux, un certain docteur Riaudeau serait à la recherche d'un donneur compatible pour sauver Lucie, une petite fille d'un an hospitalisée à Angers et atteinte d'une grave leucémie. Sauf que tout est faux.

Lorsqu'on tente de joindre le numéro de téléphone présent sur l'appel, on tombe sur un numéro non attribué, comme l'avait constaté en août 2017 notre collègue de franceinfo dans sa chronique "Le vrai du fake". En appelant directement l'hôpital, on lui avait confirmé que le docteur Riaudeau n'existe pas. 

Le Centre hospitalier universitaire de Nantes a même publié dès 2009  un communiqué sur son site internet. "Ce message mensonger amène de très nombreuses personnes à chercher à joindre les CHU de Nantes et Angers; bien que motivés par de très bonnes intentions, ces appels encombrent inutilement des lignes déjà fort demandées", précise l'hôpital.
 

"Vous ne verrez jamais passer un appel comme ça"

Au départ de cette histoire, il y a bien un peu de vrai. En 2003, une petite fille, Noélie, souffrait d'une leucémie rare et a pu bénéficier d'une greffe. Elle est malheureusement décédée depuis.

C'est potentiellement un canular nuisible

indiquait sur franceinfo fin août 2017 le docteur François Charpentier, directeur collecte et production à l'Établissement français du sang (EFS).

"Ce n'est pas comme ça qu'on fait quand on a besoin de trouver soit du sang soit un donneur de moelle", ajoutait-il. "Quand un malade a besoin de quelque chose de rare, on va le trouver dans nos ressources, sinon on va le rechercher dans des réserves congelées."

"On a un fichier de donneurs de plusieurs millions de personnes avec des gens qui ont vraiment des groupes très rares. À ce moment-là, c'est très simple d'aller chercher dans notre fichier les quelques donneurs qui correspondent très précisément au besoin. On ne va pas faire un appel qui va provoquer un afflux massif de gens qui, en plus, ne conviendront pas."

Vous ne verrez jamais passer un appel aux dons comme ça de la part de l'EFS, et non plus de la part d'un hôpital qui sait qu'il doit s'adresser à nous.Toutes les (bonnes) informations sur le don du sang ou de moelle osseuse sont disponibles sur le site de l'Établissement français du sang, le seul opérateur habilité en France.

► Réécoutez la chronique de franceinfo en date du 30 août 2017 (à partir de 3mn 40s) :
 
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