Pas simple de réussir son entrée à l'Université. Sur près de 6 000 nouveaux inscrits chaque année, beaucoup d'étudiants abandonneront leurs études au bout de quelques semaines. La fac de Nantes a mis en place un programme de réorientation baptisé Switch destiné aux étudiants tentés de décrocher.
"Il y a souvent un décalage entre ce que l'on imagine être l'enseignement d'une matière et la réalité" explique Anne Reboud, responsable de l'orientation professionnelle au Service Universitaire d'Information et d'Orientation à Nantes.
C'est une réalité, beaucoup de lycéens fantasment leurs études supérieures. S'imaginant, par exemple, entrer en première année de droit et sortir du cursus avec une toge d'avocat!
Mais à la fac rien n'est automatique.
Contrairement aux idées reçues, l'Université, si elle n'applique aucune sélection à l'inscription, est très exigeante avec les étudiants.
Avoir le Bac ne suffit décidément pas.
► Paroles recueillies sur le campus auprès des étudiants
"Switch", un accompagnement vers le changement
Consciente de ce problème, l'Université de Nantes a mis en place en 2010 un dispositif à destination des étudiants en passe d'abandonner leurs études. Baptisé "Transversup" il est devenu "Switch" à la rentrée 2017.
Pendant un an, avec l'équipe du SUIO, le jeune va analyser les raisons de son échec, comprendre pourquoi la filière choisie ou le système universitaire ne lui correspond pas, explorer, enfin, de nouvelles voies. Le principe de ce dispositif c'est de proposer une possible réorientation aux étudiants. Ils pourront se réinscrire en janvier dans une nouvelle filière, ou approfondir leur projet jusqu'au mois de juin.
Un suivi personnalisé bienvenu pour ces étudiants. Eux, qui en quelques semaines, se sont sentis noyés dans la masse anonyme de l'Université.
►Notre reportage:
Nous avons suivi Adrien, un jeune étudiant un peu déboussolé qui cherche à se réorienter...il a intégré le programme Switchreportage France 3 Pays de la loire: S.Gadet/D.Lemée/D.Le Floch/Carole Mijeon
Dédramatiser le décrochage
A l'issue de ce programme, les "switchers" affichent un taux de satisfaction de plus de 90%.
Sur les 620 étudiants ayant eu recours à Switch en 2016, certains ont trouvé une nouvelle voie au sein même de l'Université, d'autres (la moitié des participants) se sont engagés dans des filières courtes, BTS et IUT, d'autres encore ont opté pour un service civique ou une année à l'étranger.
"Notre travail c'est d'expliquer aux étudiants qu'il n'y a rien de grave dans le fait d'abandonner la fac au bout de quelques semaines de cours. Il n'y a d'ailleurs pas d'obligation à obéir à l'injonction de faire des études longues. Une erreur de parcours ne doit pas être considérée comme un échec mais comme une expérience" conclut Anne Reboud.