Le 14 août 2024, quatre femmes se présentent au tribunal. Toutes ont porté plainte contre l’ancien directeur de Radio Fidélité, pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel et moral. L’audience sera annulée, et renvoyée à cinq mois. Un report vécu comme un calvaire par les plaignantes, mais un laps de temps qui a permis de confirmer un mode opératoire récurrent.
C’est en démarchant Radio Fidélité pour y effectuer un stage qu’Anne* a rencontré son directeur, Christophe Cousseau.
On est alors en 2020. Maman de trois enfants, au chômage depuis trois ans, Anne a suivi son mari à Nantes. Elle veut alors renouer avec son domaine de prédilection, celui pour lequel elle a étudié : la communication.
La radio l’attire…alors elle se lance. Ça tombe bien, Radio Fidélité, radio associative d'obédience chrétienne, n’est pas très riche, fonctionne en grande partie grâce au bénévolat, et son directeur accueille avec enthousiasme cette nouvelle voix.
"Il a tout de suite les mots qu'il faut pour me mettre en très bonne condition, des mots extrêmement féministes, de défense de la femme. Il a pris son temps avec moi, vraiment. Il m'a fait beaucoup parler de moi, petit à petit, je me suis rendue compte que ce n'était pas vraiment un stage, puisque nous étions tout le temps dans son bureau, porte fermée".
Pas question de prendre l’antenne sans préparation. Le directeur tient à ce que sa nouvelle stagiaire bénévole soit prête. Il souhaite aussi qu’elle fasse preuve de motivation. Pour cela il exige qu’elle le sollicite pour qu’il écoute et corrige les sons qu’elle enregistre pour s’entraîner.
"Toujours dans le huis clos de son bureau"
Pendant plusieurs semaines, Anne raconte qu’elle est amenée à rejoindre Christophe Cousseau au rez-de-chaussée de la radio, pour travailler son souffle, sa respiration, pour s’exercer à parler devant un micro imaginaire.
On est alors en plein confinement, l’accès aux studios est proscrit, elle enchaîne donc les exercices à blanc, suivant les conseils expérimentés de son supérieur. "Toujours dans le huis clos de son bureau".
"Apprendre à respirer avant de prendre la parole... je me suis dit, bon, je lui fais confiance". Mais les exercices de respiration prennent un tour auquel elle ne s’attend pas. "Il en a profité. Les mains sur ma poitrine, les mains sur le pubis. Se coller contre moi, le sexe en érection. J’étais tétanisée ".
Elle n'en dit rien. N’a du reste personne à qui se confier."Je ne connaissais personne, personne, personne dans cette radio" soupire-t-elle.
Car à Radio Fidélité, les animateurs producteurs sont majoritairement bénévoles. Ils se croisent, se relaient pour animer l’antenne. Depuis le licenciement en 2017 de son unique journaliste, par Christophe Cousseau, c'est ce dernier qui assure la ligne éditoriale de l’antenne, sous l'égide d'une association chrétienne.
Le directeur, voit tout le monde. Il recrute les stagiaires, les animatrices, rencontre les bénévoles. Il veille au grain…Et sur ses protégées.
"Quand je t’entends, j’ai envie de me suicider "
Comme Marguerite*, recrutée en 2019, qui devient responsable de la matinale. De 7h à 9h, chaque matin, elle anime et assure toute la technique de cette tranche.
"Je faisais une revue de presse, je faisais la météo, je faisais l'info trafic. Je faisais un peu le passe-plat entre différentes chroniques enregistrées. Je faisais un jeu. Je faisais de l'animation radio. J’étais toute seule à la technique comme à l'animation. C'est quelque chose que j'avais déjà pratiqué auparavant en tant que bénévole dans une autre radio. Ce n'était pas du tout de l'inconnu. Mais c'était stressant, parce que parler et pousser des boutons en même temps sur un rythme soutenu, ce n'est pas évident" explique Marguerite.
"Au début, j'étais très stressée. Je faisais plein d'erreurs. Je n'avais pas confiance en moi. C'est vrai, je me rappelle que, dès le début, Christophe avait bien senti ça et me le disait. "Tu n'as pas confiance en toi". Il me disait "Tu n'es pas très bonne, mais tu vas t'améliorer. Je crois en toi ".
Marguerite, voit en Christophe Cousseau, un mentor." Je me suis dit, il va tout m'apprendre. On avait une grande complicité. Entre lui et moi, les discussions sont devenues de plus en plus intimes. Il a fini par tout connaître de ma vie".
Lui-même donne le change, se livre à ses interlocutrices. Il raconte à Anne, puis à Marguerite, qu’il a commencé comme technicien à la radio. Il a gravi les échelons un à un. "Il me disait, j'ai atteint le maximum de ce que je peux faire dans l'ambition que je peux avoir dans cette radio se rappelle Marguerite. Il m'avait dit que c'était un défi intéressant pour lui de me former à ce métier-là et de faire de moi la meilleure animatrice radio du monde".
"Je suis tombée dans le panneau !"
Pour "s’améliorer", après chaque matinale, Marguerite doit débriefer son travail. Rendez-vous incontournable dans le bureau du directeur. Là, Les reproches alternent avec les compliments. Certaines fois, raconte-t-elle, il juge que son travail est du niveau de France Culture, d'autres fois, qu'elle ne vaut rien. "Les séances peuvent durer une heure à une heure et demie que je passe à me faire descendre sur la moindre erreur que je fais et à l'écouter me parler de sa vie."
Christophe Cousseau devient tellement exigeant avec elle que la jeune femme a alors l’impression "d'être une athlète de haute compétition qui faisait des tours de stade et lui qui était le coach sur son banc et qui me gueulait dessus. Il s'accrochait sur de toutes petites erreurs. Un bégaiement, une mauvaise prononciation...".
Comme avec Anne, Christophe Cousseau entreprend d’apprendre à l’animatrice des techniques de respiration ventrale pour améliorer son souffle, sa voix, il lui impose aussi des impros théâtrales, des saynètes, dans lesquelles lui-même excelle.
"Et moi je suis tombée dans le panneau !. C'est-à-dire que je me disais "oh la la je suis nulle, je ne comprends pas comment je fais pour être nulle comme je suis nulle alors que j'ai fait du théâtre pendant 10 ans et que je fais du yoga depuis 2 ans, comment c'est possible ? Et c'est là où l'emprise elle a pris en fait. Après il pouvait faire de moi ce qu'il voulait. Il me disait que c'était mauvais, je m'effondrais » .
"Il soufflait constamment le chaud et le froid" résume-t-elle… Un froid parfois glacial comme lorsqu’il lui dit "quand je t’entends le matin à la radio j’ai envie de me suicider".
Toutes ces humiliations, Marguerite les encaisse. Son travail est en jeu, sa carrière peut-être… La radio est toute sa vie.
Plus tard, quand ensemble, Anne et Marguerite feront connaissance, discuteront et remonteront chacune le fil de leur relation avec leur directeur, elles se rendront compte qu’il usait des mêmes ficelles paternalistes et intimes pour les séduire et les agresser. Les mêmes exercices de respiration, d’improvisation, les mêmes mots.
Des proches leur ont ouvert les yeux. "L’un de mes amis, juriste, m’a dit que cela n’était pas normal, qu’un supérieur hiérarchique n’avait pas à se comporter comme ça. Que nos relations n’étaient pas des relations de travail normales " avoue Anne.
Marguerite bénéficiera elle aussi des conseils d’un ami passé par une situation de harcèlement moral. Il l’alertera en la voyant s’étioler et tomber en dépression. "Il m’a dit d’arrêter de me déconsidérer et de donner de l’importance à la parole de cet homme". Mais le mal est fait.
Mise à pied et licenciement
En 2021, la nouvelle qui tombe fait halluciner les deux jeunes femmes. Florence, une salariée de la radio vient de porter plainte. Christophe Cousseau est mis à pied pour avoir exhibé son sexe devant elle.
Décrit comme "dragueur, séducteur" , "séduisant, blagueur", "très professionnel ", le directeur n’a, a priori, rien à voir avec un pervers sexuel.
Dans un premier temps, Anne et Marguerite vont même le soutenir, lorsque Christophe Cousseau crie au complot en niant les accusations d’exhibition. Elles le défendront, quand un audit interne sera diligenté contre lui, avant qu’il ne soit mis à pied puis licencié.
C’est d’ailleurs ce que feront la plupart des collègues de la radio, les hommes comme les femmes.
Mais au fil du temps, malgré la discrétion qu’impose le statut de la radio et de son directeur, les langues se délient. Des témoignages remontent. Des histoires plus scabreuses les unes que les autres. Il se dit que les parents d’une stagiaire auraient déposé une main courante. Christophe Cousseau aurait sexuellement agressé leur fille de 19 ans.
Personne ne comprend. Personne n’ose y croire.
Surtout pas au sein de ce média nantais qui prône des valeurs chrétiennes traditionnelles, le respect et l’amour inconditionnel et chaste du prochain.
Et surtout pas Tristan*.
"Je lui ai envoyé des élèves"
Tristan, ancien professeur de français en collège est un bénévole historique. Un des piliers de la radio. Pendant 25 ans, il va partager l’antenne avec Christophe Cousseau. Une complicité dans et en dehors des studios. Ils sont amis, se voient fréquemment à l’extérieur, pendant les week-ends.
Tristan anime un atelier radio avec des élèves, en partenariat avec Radio Fidélité. Des ateliers qui peuvent se transformer en stage de troisième si l’élève le souhaite. C’est ce qui s’est passé avec Zoé*, 14 ans à l’époque. Elle en a 30 aujourd’hui. Christophe Cousseau l’aurait embrassée par surprise lors d’un exercice de "lâcher prise". Elle s'est confiée à Tristan, a posteriori. En larmes, des années après.
Tristan affirme qu’il ne s’est douté de rien. "On s’entendait très bien, et je n’aurais pas continué un tel partenariat si je l’avais su. Il a trompé tout le monde et je m’en veux. Je suis en colère car il m’a trahi, il a trahi l’amitié et la confiance que j’avais en lui. Il s’en est même pris à ma famille".
Car Christophe Cousseau a aussi entrepris de séduire la belle-fille de Tristan, la fille de sa compagne. Celle-ci avait quitté précipitamment la radio alors qu’elle y animait une chronique cinéma. À l’époque elle n’avait rien dit. Mais il y a quelques mois elle a confié à son beau-père avoir reçu des photos "très suggestives", de Christophe Cousseau.
"Tout cela m’a remué, souffle le septuagénaire. Je n’ai pas été victime mais je lui ai envoyé des élèves. Tout ce que j’ai entendu sur lui depuis est tellement énorme, inouï et impensable que je culpabilise d’avoir été aussi naïf. Pour moi c’est Dr Jeckyll et Mister Hyde, mais croyez-moi, il est très conscient de son côté Hyde car c’est un garçon très intelligent. Vu de l’extérieur c’était un homme bien sous tous rapports. Il s’était coulé dans le moule, avait des entretiens réguliers avec l’évêque, il était très introduit dans le milieu catholique nantais".
Tristan sera présent au procès, aux côtés des plaignantes. Pour les soutenir. Parce qu’il s’en veut toujours de n’avoir rien vu… "car ça aurait peut-être stoppé tout cela" ajoute-t-il.
De la difficulté de porter plainte…
Il est rare de porter plainte pour dénoncer une agression sexuelle, ou des actes de harcèlement moral commis par un responsable hiérarchique.
"Les violences sexuelles restent encore peu rapportées à la police et à la gendarmerie. On estime en effet que seules 6 % des femmes de 18 à 74 ans victimes de violences sexuelles (viols, tentatives de viol, agressions sexuelles) en 2021 ont porté plainte. Ce faible taux de plainte peut être mis en lien avec la persistance de représentations sociales sur les violences sexuelles qui conduisent à remettre en cause la parole des victimes tout en minimisant la responsabilité des agresseurs" relève d’ailleurs l’Observatoire National des Violences faites aux Femmes.
Le pourcentage des plaintes tombe à 2 % pour les femmes victimes de harcèlement sexuel et/ou d’exhibition sexuelle. La plupart du temps par ce qu’elles estiment que leur plainte ne changera rien. Parce qu'en 2021, la honte n’a pas encore changé de camp. L’affaire Mazan ne sera jugée que deux ans plus tard. Le courage de Gisèle Pelicot n’a pas encore fait école.
Mais parmi celles qui, malgré leurs traumatismes et des années à se demander comment cela avait pu se produire, ont décidé de tordre le cou à ces statistiques il y a donc Marguerite, Anne, Gabrielle* et Florence.
En portant plainte, racontent Anne et Marguerite, l'enjeu était pour elles de réussir à dépasser " la honte de n’avoir pas su déjouer les comportements et les propos ambigus" de leur directeur". D'autant qu'il avait réussi à tisser un lien de confiance. Une complicité, qui rendait, à leurs yeux, presqu'illégitime le fait de dénoncer ses actes.
En 2022, une enquête est ouverte à la suite de leurs plaintes.
Un procès ajourné et reporté de 5 mois
Elles relatent les longs mois qui ont abouti au procès de leur agresseur présumé.
Aller au commissariat, raconter ce qui s’est passé. Puis, écrire au procureur. Quand s’ouvre l’enquête, répéter encore et encore. Les détails qui refont surface, de ceux que l’on croyait enfouis et qui pourtant reviennent vous tourmenter. "La honte" présente, toujours, à laquelle s'ajoutent, " la peur de ne pas être crue, la lassitude. Des couches et des couches de sentiments et d’émotions qui se superposent. L’angoisse.", énumère Anne.
Alors, quand arrive le moment du procès, "on prend sur soi". On s'avance dans la salle du tribunal en tremblant, parce que l'on redoute la confrontation, le regard de celui que l'on a apprécié, admiré et que l'on accuse désormais. "On tremble, et en même temps, on sait qu'on a raison d'être là, pour soi, pour les autres", appuie Marguerite.
Ce jour-là, donc, le 14 août 2024, alors que doit se dérouler le procès de leur agresseur présumé, le banc du prévenu est vide. Son avocat, est en vacances. La faute à pas de chance.
Au cœur cet été, les quatre femmes ont toutes jonglé avec leur emploi du temps et posé un congé pour se rendre au tribunal. "Moi, ça m’a bouffé mes vacances, on savait qu’à la mi-juillet "il" avait demandé le report de l’audience. Mais on espérait quand même qu’elle aurait lieu. Nous, on ne nous a pas demandé notre avis. Pour ma part j’étais très en colère, se souvient Anne, c’est un peu la double peine quand même !"
Sur le moment, le report du procès engendre une grande déception chez ces femmes, âgées au moment des faits, de 26 à 50 ans. Elles ne connaissent pas les rouages de la justice, se rendaient pour la première fois dans un tribunal, et vivent mal que leur affaire soit reléguée au début de l’année 2025.
Si elles saluent l'accompagnement de la gendarme qui a suivi leur dossier, et reconnaissent, a posteriori, que le délai de renvoi est court pour le tribunal judiciaire de Nantes, n'empêche."Sur le moment on l'a perçu un peu comme si ce n’était pas important… Après tout ce que nous avons vécu durant toutes ces années" , ajoute Marguerite.
C’est toute l’ambiguïté de ce genre d'affaire. Depuis Metoo, les viols et les crimes pédophiles qui ont éclaboussé le cinéma, la politique, l’Église catholique, depuis l’affaire Abbé Pierre, PPDA et on en passe, il n’est plus question de remettre en question la parole des femmes.
Néanmoins, "malgré la sensibilisation d’un meilleur traitement réservé aux femmes dans les crimes et les délits dont elles peuvent être victimes, mes clientes ont eu l’impression qu’on prenait leur affaire à la légère. Il y a eu le report d’un procès, qui, d’ailleurs, n’aurait jamais dû avoir lieu au milieu du mois d’août, et surtout nous n’avons pas compris qu’aucune mesure de sûreté notamment une interdiction de contact n’ait été prise dès 2023, date à laquelle les services d'enquête ont été saisis de l'affaire" explique Maître Flora Touron, leur avocate.
Au vu de la multiplicité des témoignages, (les plaignantes ont recueilli une dizaine de récits de femmes qui ont côtoyé Christophe Cousseau à différentes époques), les parties civiles regrettent qu’une information judiciaire n’ait pas été ouverte. Elle aurait peut-être permis de mettre à jour d’autres cas de femmes victimes de celui qui s'estimait, au détour d’un article de presse,"desservi par (son) charisme, (son) physique".
"Il apparaît que cet homme a fait cela toute sa vie : établir un rapport pervers et déviant, cherchant à susciter amour, admiration puis étendant son emprise sur des femmes dont il décelait les fragilités. Cela fait partie de son comportement à l’égard des femmes. Pour nous il représente un danger, pour toutes les femmes de tous les âges. Mes clientes ont subi des dégâts psychologiques dramatiques. Certaines n’en sont pas sorties… Toutes ont eu un suivi psychologique et médicamenteux pour supporter la situation".
Parmi les plaignantes, Florence, la plus âgée, encore traumatisée, ne peut plus travailler. Marguerite a démissionné en 2022, et est devenue créatrice sonore indépendante. Elle tire le diable par la queue mais ne peut plus imaginer être salariée. Gabrielle, après sa plainte a quitté la France quelques mois avant de revenir travailler dans un autre domaine. Anne, quant à elle, a tenu bon. Elle est maintenant salariée, toujours dans le milieu de la radio, mais se dit fragilisée par cette expérience.
Aujourd’hui les parties civiles ne souhaitent que deux choses :"pouvoir tourner la page et qu'il ne puisse pas recommencer" .
Le prévenu conteste les faits
Depuis que l'affaire a éclaté, il y a quatre ans, Christophe Cousseau n’a jamais fait l’objet de mesure d’éloignement. Il nie, comme au premier jour, les faits rapportés par les plaignantes. Son avocat, Maître Franck Boezec entend plaider la relaxe.
"Nous allons être exigeants dit-il, la parole des femmes est très importante mais dans un procès digne de ce nom, il faut que le tribunal recoupe les preuves, si elles existent. Il faut aussi entendre la parole de mon client dans sa complexité, poursuit-il, et sous un regard critique de part et d’autre".
Ce lundi 27 janvier à 14h, l'ex-directeur, âgé aujourd'hui de 50 ans, sera convoqué devant la 6e chambre correctionnelle de Nantes, pour "agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction", pour harcèlement sexuel, et pour avoir imposé "des propos ou des comportements à connotation sexuelle ou sexiste de façon répétée", entre le 14 septembre 2018 et le 26 mai 2021.
Pour des faits de cette nature, le prévenu encourt sept ans de réclusion et 100 000 euros d'amende.
*Les prénoms ont été changés à la demande des intéressé.es
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