Un préavis de grève pour les dimanches 15 et 22 décembre a été déposé par Force Ouvrière de la Semitan, gestionnaire des transports en commun de Nantes. Le syndicat dénonce un manque de communication de la part de la direction ainsi qu’un profit tiré de la précarité de certains salariés.
“Tous les salariés observeront, sur tous les lieux de travail de l’entreprise, un arrêt de travail de 24 heures pour les dimanches 15 et 22 décembre 2024”, peut-on lire sur le préavis de grève déposé par le syndicat FO de la Semitan ce lundi 9 décembre.
Une annonce “tardive” et des choix contestés
Quelles sont les raisons de cette décision ? Lors d’une réunion du Comité Social et Économique (CSE) tenue le 28 novembre, la direction de la Semitan, en charge de la gestion des transports en commun dans l'agglomération nantaise, a annoncé une augmentation de la fréquence des transports pour les dimanches 15 et 22 décembre "en raison de l’ouverture des magasins pour permettre aux habitants et aux visiteurs de faire leurs courses de fin d'année", explique la direction de la Semitan.
Une annonce qualifiée de "tardive" par les salariés alors que “la métropole a communiqué depuis le 9 janvier sur son site que les magasins à Nantes seraient ouverts les 1er, 15 et 22 décembre”, confie Nicolas Toquec, délégué syndical FO Semitan. De son côté la direction répond : "l'annonce de ce renfort auprès des salariés l'a été dans les délais habituellement appliqués pour ce type de modification du réseau". Elle affirme que "ce renfort d'offre sera effectué uniquement par un appel à volontaires, ce qui représente une vingtaine de conducteurs".
C’est inacceptable, une partie des salariés ne peuvent pas se permettre de refuser une journée de travail
Nicolas ToquecDélégué syndical FO Semitan
À cette indignation s’ajoute celle suscitée par le choix d’augmenter le trafic le 22 décembre, une date qui coïncide avec l’Arbre de Noël de l’entreprise. “C’est une date qui permet aux salariés de se retrouver et d’aller à un spectacle gratuit, en famille. Malheureusement, de nombreux salariés de la Semitan n’ont pas les moyens d’assister à ce genre de spectacle car ça coûte cher”, s’indigne Nicolas Toquec.
Il ajoute : “aujourd’hui, la direction profite de la précarité de nombreux salariés en leur proposant, du jour au lendemain, de venir travailler ou de faire des heures supplémentaires pour gagner un peu plus. C’est inacceptable, une partie des salariés ne peuvent pas se permettre de refuser une journée de travail”.
“On répond à une grogne qu’il y a au sein de l’entreprise”
Les salariés dénoncent des conditions de travail plus difficiles, surtout les week-ends, où la gratuité des transports attire un afflux important d’usagers. “Les week-ends sont beaucoup plus durs que les journées en semaine. Et la direction, on a vraiment l'impression qu'ils ne font pas grand-chose pour que ça s'améliore” déplore Nicolas Toquec.
Le préavis de grève, déposé par FO, est une réponse à un mécontentement grandissant parmi les salariés. “On répond à une grogne qu’il y a au sein de l’entreprise” explique le délégué syndical.
Si le syndicat ne peut pas, à ce jour, estimer précisément le nombre de participants, il espère une mobilisation significative pour faire entendre les revendications. “La balle est dans leur camp. S'ils en ont vraiment ras-le-bol, ils pourront, par le biais de la grève, exprimer leur mécontentement”.
La grève est prévue les dimanches 15 et 22 décembre de 3h00 du matin jusqu’à la fin de service.